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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré

Guerrier • Meute du Feu
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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyDim 29 Juil - 16:52

ft. Firmament Cendré

A la recherche de milles et unes réponses.

Rumeur - Des âmes vagabondes...

Il va de soi que, même lorsqu’on fait tout ce qu’il faut pour renier notre passé, celui-ci refais surface un jour où l’autre.
L’été poignardait les loups des Terres d’Earth Wolf. Du moins, Mélancolie Ephémère en souffrait beaucoup. Elle aimait la chaleur, mais pas trop. Surtout avec le poil bouffant qu’elle avait sur le dos. Il était difficile pour elle de vivre dans ces conditions extrêmes. L’un des seuls points positifs à cette chaleur accablante était l’abondance des proies. Mais qu’il fallait bien évidemment chasser lorsque le soleil ne pointait pas le bout de son nez. La journée, les canidés évitaient à tout prix de sortir. Même les entraînements des apprentis se faisaient en début ou fin de journée. Et, pour une fois, en cette soirée d’été, une légère brise parcourait les terres de la Meute du Feu. Que cela faisait du bien. La guerrière sortit de la tanière des guerriers en s’étirant, et alla se chercher une proie. Elle choisit un campagnol bien dodu, puis la louve alla se poser dans son coin. Elle voulait déguster son repas en solitaire, bien qu’elle fût non loin d’un groupe de guerriers. La chair fraîche sous ses crocs lui donna encore plus l’appétit. Puis, lorsqu’elle fût repue, elle posa sa tête sur ses pattes avant, et ferma légèrement les yeux. Ses pensées divaguèrent, mais, ses oreilles toujours à l’affût, elle interpella une conversation qui semblait bien intéressante. Mel fit mine de se reposer, tout en écoutant les guerriers non loin.
"-Et, vous savez quoi ? Il paraît que dans les Montagnes Insaisissables traînent des âmes qui n’auraient pas encore trouvées le chemin pour rejoindre la Meute des Etoiles. Il paraît même que l’on peut tomber sur elles si on se promène par là-bas… Et…" Lança un premier loup.
"- Balivernes ! Comment cela pourrait être possible ? Et puis, qui t’a dit ça ?" Pouffa un deuxième.
"- J’ai entendu des loups d’autres meutes en discuter lorsque je me baladais sur les Terres Neutres. Et puis…" Continua le premier, mais Mel n’écoutait déjà plus.
Les Montagnes Insaisissables étaient un lieu dangereux, où beaucoup de loups avaient perdu la vie. Entre terrain escarpés et crevasse, il fallait être doté de beaucoup de courage pour s’y aventurer. Mais, et si c’était vrai ? Et s’il se trouvait là-bas ? Des images apparurent subitement dans la tête de la louve. Et une violente douleur secoua son corps de spasmes. Non, pas maintenant. Mais elle le revoyait trop bien. Lui, celui qui avait fait chavirer son cœur. Lui, qui l’avait changé à jamais. Lui, qui représentait tant pour elle. Lui, qui l’avait détruite à jamais. Serait-il possible que son âme rôde dans ces Montagnes ? Serait-il possible que la louve tombe nez à nez avec lui ? Mais la question qui tournait en boucle était : « Que dois-je faire ? Dois-je y aller ? ». C’était tout de même de sa faute à elle s’il avait perdu la vie. Devait-elle aller s’excuser ? Depuis toujours elle avait ce fardeau sur la conscience. Mais lui, l’avait-il aussi ? Car la louve avait échappé de peu aux griffes de la mort. S’en était-il voulu ? Trop de questions tourmentaient son esprit. Il lui fallait beaucoup trop de réponses. Peut-être était-ce le moment où jamais de les avoir ? Il fallait qu’elle y aille, peu importe les dangers qu’elle rencontrerait.
La guerrière avait été de patrouille en fin de soirée, elle ne le serait donc pas le lendemain matin. Elle avait toute la fin de nuit et la journée pour avoir réponses à ses questions. Et puis, personne ne se rendrait compte de son absence. Après avoir écouté la conversation, la louve se leva, et s’éclipsa en douce, en vérifiant que personne ne s’était occupé de son départ. La nuit était fraîche, ce qui était parfait pour elle. Elle huma l’air, prenant une bonne bouffée d’air frais, avant de s’élancer. Tout était calme, et l’on entendait seulement de temps en temps quelques bruits d’oiseaux de nuit et de petits animaux. Ses pattes, frôlant le sol, se dirigeaient toutes seules vers le lieu en question. C’était comme si elles avaient fait ce parcourt des milliers de fois. Mel se concentrait juste sur les obstacles qu’elle pourrait rencontrer. Une pierre par-ci, une racine par-là. C’était comme si son but ultime lui donnait des ailes. Elle ne ressentait aucune douleur, elle se sentait invincible.
Plus elle se rapprochait des Montagnes Insaisissables, plus son cœur se serrait et la peur lui nouait le ventre. Elle ne savait pas à quoi s’attendre, ce qui allait lui arriver. C’était un enjeu majeur, car elle mettait aussi sa vie en jeu. Elles étaient dangereuses ces montagnes, et pouvaient lui arracher la vie au moindre faux pas. Durant un instant, Mélancolie Ephémère se dit qu’elle aurait dû dire à un loup de sa Meute où elle allait, ou alors qu’elle n’aurait tout simplement pas dû partir seule. Si elle venait à mourir, personne ne la retrouverait jamais. Elle réprima un frisson à cette pensée. Non, il fallait garder la tête froide et avancer, ça n’était pas le moment de reculer. Elle ne pouvait pas faire machine arrière, elle n’avait tout de même pas fait tout ce chemin pour se refroidir. A nouveau, elle inspira. Elle allait y arriver.
Les Montagnes Insaisissables se dressaient devant elle. La louve du Feu se sentit soudain infiniment petite. Elle avait l’impression qu’elles touchaient le ciel, comme un chemin entre la Meute des Etoiles et les Terres d’Earth Wolf. Cela faisait froid dans le dos. Mais l’heure n’était pas à ça, elle devait se lancer dans la gueule du loup. Le soleil allait bientôt se lever. Plus elle attaquerait rapidement, moins l’ascension serait difficile avec la chaleur. De plus, elle n’avait que très peu bu, et son campagnol était loin désormais. Il allait falloir qu’elle fasse vite. Sa musculature ne résisterait que très peu de temps. Mel allait s’engager sur le chemin, lorsqu’une odeur attira son attention. C’était une odeur qu’elle connaissait. La surprise l’envahit. Que faisait-il ici ? C’était plutôt loufoque qu’ils se retrouvent ici, en ce lieu, au même moment. Elle se retourna, et, avant même de la voir, commença à le charrier.  
"- Tiens donc, quelle surprise ! Un guerrier aguerri de la Meute du Temps venant se mesurer à la grandeur des Montagnes Insaisissables… A moins que tu ne sois que de passage ?" Dit-elle avec un petit rictus amusé. Puis elle s’inclina comme si elle se retrouvait face à un chef de meute et se releva. "Que me vaut l’honneur, très cher Firmament Cendré, le super chasseur de mulots ?" lança-t-elle amusée.

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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyLun 30 Juil - 11:55
Firmament Cendré était occupé à déchiqueter minutieusement la moindre petite parcelle de chair de la cuisse de cervidé qu'il dévorait avec entrain quand des murmures étranges lui parvinrent aux oreilles. Elles se dressèrent aussitôt mais le Loup continua sa tâche sans faiblir. Qui veut entendre une rumeur chuchotée entre les poils est plus souvent victorieux lorsqu'il fait mine de ne pas s'y intéresser.

Mais quand il entendit de quoi il en retournait, Firmament Cendré se figea, sa fourrure poivre et sel bouffie par le frisson d'épouvante qui venait de le saisir.

Des âmes de Loups décédés erreraient dans les Montagnes Insaisissables ?

Le jeune Lieutenant était touché par la détresse d'une telle situation, de cette incapacité à rejoindre la Meute des Étoiles, mais il craignait aussi la réaction de Pelage Nuageux.

Il coula un œil inquiet vers sa mère qui mangeait à ses côtés. La Louve gris perle avait cessé de mastiquer son bout de viande qui pendait mollement en ses crocs figés par la surprise, l'effroi, la douleur... et un zeste d'espoir.

Le cœur de Firmament coula.

Ce qu'il craignait se produisait. Pelage Nuageux ne pouvait s'empêcher de croire, d'espérer, de redouter, tout ça à la fois, que l'âme de Vent Nuit soit restée coincée en Earth Wolf.

- Papa est avec la Meute des Étoiles, tu le sais bien. Nous avons senti sa présence, plusieurs fois, lui murmura-t-il, la titillant du bout de la truffe pour attirer son attention. Pelage Nuageux riva sur lui un regard hanté, et son cœur s'abîma encore plus dans les tréfonds de ses côtés.

C'était ce même regard qu'elle avait eu à l'annonce de sa mort, avant de partir on ne sait où se retirer, solitaire et endeuillée, dans un coin isolé du territoire du Temps. Ce même regard qu'elle avait eu cette nuit là où elle était partie et qu'il avait cru qu'elle ne reviendrait pas.

Elle était revenue cette fois-là. Mais si elle repartait, reviendrait-elle une deuxième fois ? Firmament Cendré en doutait.

Lui-même commençait à se demander si la crainte de Pelage Nuageux ne pourrait pas s'avérer réelle. Avaient-ils affabulé, dans leur désir, la présence invisible de Vent Nuit ? Non. Il l'avait senti, cru le voir, lors de sa cérémonie. Mais si c'était une âme errante qui était descendue des Montagnes Insaisissables ? Impossible. Cette rumeur jetait le doute dans son esprit, voilà tout.

Et si lui y était sensible, Pelage Nuageux y était encore plus fragile.

Les Loups qui discutaient, sans avoir remarqué leur trouble, continuaient sur leur lancée. Eux aussi étaient inquiets, indécis, leurs convictions entamées par le doute. Ils se demandaient si les âmes des Loups emportés par l'épidémie qui avait récemment touchée les Meutes, ceux qui étaient morts avant de passer la Caverne sans Fond, ou au-delà, où que ce soit, n'étaient pas troublés sur le chemin vers la Meute des Étoiles, sans leur Meute pour leur dire leurs derniers adieux.

Les choses prenaient une tournure inquiétante. Firmament Cendré tourna la tête vers le promontoire, la truffe en l'air. Mais Lune d'Antan n'était visiblement pas là, et son odeur lointaine. Il pourrait, certes, attendre qu'il revienne, mais les chuchotements commençaient à enfler. Pelage Nuageux était déjà touchée. Si la rumeur venait aux oreilles d'Apprentis ou de louveteaux inconscients, il s'en voudrait. Nuage de Sable, par exemple, avait perdu ses parents. Et les Montagnes Insaisissables étaient un endroit dangereux.

- N'y vas pas, lui grogna Montagne Crépusculaire. Son ancien mentor mangeait avec eux la cuisse de cerf. S'il était jusque là resté silencieux, il avait remarqué cette lueur déterminée dans le regard ambré de Firmament Cendré. Celui-ci le fixa d'un air impassible, un brin autoritaire, et le vieux Loup soupira faiblement.

- Tu m'étonnes, toi qui es toujours si prudent.

- Je serais prudent, murmura Firmament en se redressant. Il n'ignora pas le regard affolé de Pelage Nuageux mais lui coupa la parole en lui léchant gentiment le museau.

- Tu vas y aller, si je n'y vais pas. Ces Loups qui en discutent vont y aller si je n'y vais pas. Des petits vont y aller, si je n'y vais pas. Quelqu'un doit y aller, et il vaut mieux que ce soit moi. Je serais prudent.

Il passa sous silence qu'il considérait sa perte négligeable par rapport à celle d'un autre Loup de sa Meute. Il préférait se mettre lui en danger que craindre qu'un des Loups sous sa protection le soit. Et il refusait catégoriquement que Lune d'Antan soit tenté d'avoir la même pensée. Il espérait juste que son Alpha lui pardonnerait cette folie.

- Je serais prudent, répéta-t-il avec conviction. Il ne comptait pas défier les Montagnes Insaisissables. Juste y jeter un coup d’œil, pour vérifier si cette rumeur était avérée. En outre, si ces âmes errantes étaient réellement empêchées de rejoindre la Meute des Étoiles, n'était-il pas du devoir des vivants de les y aider ? La Meute des Étoiles devait être peinée de voir ces âmes égarées. S'il pouvait les aider, d'autant plus s'il s'avérait qu'elles appartenaient à sa Meute, il se ferait un devoir d'effectuer les adieux nécessaires à leur départ.

Le Loup gris cendré partit aussitôt, s'enfonçant entre les ombres des arbres. Les Montagnes Insaisissables n'étaient pas loin du camp de la Terre. La Montagne Figée en était la petite sœur. Il la salua au passage, lui qui en était une partie, par le cœur du moins, et lui demanda humblement d'étendre son manteau protecteur sur son chemin.

Une odeur connue envahit son museau à la fin de sa prière muette. Distrait par sa contemplation de l'ombre bienfaisante de la Montagne Figée, Firmament Cendré se laissa surprendre par la Louve du Feu. Ses sarcasmes amicaux le déridèrent, lui tirant son premier sourire depuis que son cœur avait sombré en entendant cette rumeur qui l'avait mené là.

Il se dirigea d'un pas calme vers Mélancolie Éphémère, et resta étonné devant son salut, alors qu'elle l'appelait encore « Guerrier ». Une autre pique ? Entre Pic Enneigé et elle, il commençait à avoir l'habitude. Ce n'était pas pire que les piqûres des abeilles, et cette douleur-là, il la connaissait, lui le chasseur de miel.

- Lieutenant maintenant, à vrai dire, dit-il d'un ton humble en s'asseyant face à elle, la saluant de la tête. Je suis ravi de voir un museau amical par ici.

Il se tourna vers les Montagnes Insaisissables en soufflant doucement. Leur ombre à elles n'était pas bienfaisante mais inquiétante. Même le rappel de leur chasse infructueuse au mulot ne parvint pas à lui soutirer un jappement de rire. Il était inquiet, troublé, et son cœur se trouvait encore au fond de ses côtes.

- Je ne viens pas me mesurer aux Montagnes Insaisissables. Une rumeur agite ma Meute, et je craignais que certains des miens aient la folie de vouloir en vérifier la véracité.

Dit comme ça, c'était lui qui passait pour un fou inconscient. « Pas qu'un  peu, vieille branche. » lui susurra la voix intérieure de sa conscience. « Plutôt moi qu'un autre. » lui répéta-t-il sans se troubler davantage.

Sa décision était prise depuis qu'il avait quitté le camp.

- Et toi, que fais-tu là ? demanda-t-il à Mélancolie Éphémère en retournant son regard sur elle. Il espérait qu'elle ne venait pas pour la même raison que lui. Avec sa corpulence, il craignait pour elle si elle comptait escalader les Montagnes Insaisissables. Lui-même qui, en Loup du Temps, était habitué à ce type de terrain, agile, la patte sûre, il était apeuré par l'escalade de l'ombre inquiétante de ces montagnes.
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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyMer 1 Aoû - 0:02

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Rumeur - Des âmes vagabondes...

Mélancolie Éphémère regarda Firmament Cendré dans les yeux. Elle se calma aussitôt lorsqu’elle comprit que le nouveau lieutenant n’était pas d’humeur à plaisanter. Elle baissa rapidement les yeux. La louve non plus n’était pas trop d’humeur à se fendre la poire jusqu’à en pleurer de rire, mais elle ne voulait pas montrer ce voile de tristesse qui se cachait derrière ses yeux qui paraissaient pétillants. Mais elle comprit qu’il ne servait à rien de cacher ce qui lui pesait. Car même l’évocation de la partie de chasse du mulot ne l’avait pas fait rire. Cela devait être important, cette blessure qui lui fendait le cœur. Elle le voyait bien, qu’il était inquiet, elle le ressentait aussi. Et elle ne savait pas vraiment comment si prendre pour lui demander si il voulait parler pour se libérer. Ca n’était pas dans ses habitudes de consoler les loups, car c’était plutôt elle qui fendait les cœurs. Cependant, elle avait partagé du bon temps avec le lieutenant du Temps, et elle n’avait aucune envie de dévoiler cette facette-là. Et puis, comme lui, elle était heureuse de ne pas être seule face à ces sommets imposants.
"-Je ne viens pas me mesurer aux Montagnes Insaisissables. Une rumeur agite ma Meute, et je craignais que certains des miens aient la folie de vouloir en vérifier la véracité. Et toi, que fais-tu là ?"
Finalement, les deux étaient là pour la même raison, du moins en grande partie. Cette fameuse rumeur à faire froid dans le dos. Cette rumeur qui éveillerait chez certains l’audace de se mesurer à ces montagnes, qui avaient ôté la vie plus d’une fois. Le cœur gonflé d’émotions, l’esprit envahit par les souvenirs lointains, et, comme une lumière qui s’allume dans les pensées. Cette lumière qui dit « Va voir, peut-être que le loup que tu espérais tant revoir un jour à la Meute des Étoiles se trouve là-bas. Va, va l’aider à trouver le chemin vers la lumière. Va lui dire au revoir une dernière fois, c’est ta chance. » Et, ce malgré tous les dangers possibles et inimaginables, le cœur gorgée de ce passé enfoui n’hésite même pas. Même si les Montagnes Insaisissables étaient aussi comme les portes vers la mort, mais peu importait. Si cela pouvait permettre de les revoir une dernière fois. Si cela pouvait permettre aux vivants de dire une dernière fois ce qu’ils ont sur le cœur aux âmes envolées. Mais tout cela n’était qu’une mission suicide. Même si la guerrière du Feu et le lieutenant du Temps étaient raisonnés, il fallait être fou pour se lancer dans l’ascension de ces montagnes. Même les meilleures raisons, comme celle de Firmament Cendré, relevait de l’absurdité. Mélancolie Éphémère gratta rapidement le sol, avant de poser à nouveau son regard sur le loup au pelage cendré.
"- Félicitations pour ta montée en grade, Firmament. Et tu agis pour le bien de ta Meute, c’est honorable." Dit-elle avec sincérité. "Quant à moi, je suis comme toi finalement. Si je suis ici, c’est parce que j’ai entendu parler de la rumeur concernant ces… ces montagnes." Lança-t-elle en jetant un regard plutôt effrayé vers les sommets abruptes. "Mais, mes raisons sont plus personnelles… Disons que je suis partie en douce de mon camp puisque je n’avais rien à faire et que je n’aurais probablement rien à faire de la journée. J’ai besoin de certaines réponses à mes questions tu comprends ?" Dit-elle en regardant dans le vague.
Elle devait savoir s’il était là. Même si elle ne savait pas ce qu’elle lui dirait si elle venait à le croiser, errant entre ces mâchoires acérées que représentaient les montagnes. La louve du Feu ne savait pas si elle lui devait des excuses, ou, au contraire, si elle devait le tancer sur ce qu’il lui avait fait. Tout ce qu’elle espérait, c’était le voir. Lui parler. Elle ne savait pas de quoi, mais elle le devait. Et puis, pendant un instant, elle espéra ne pas entamer l’ascension toute seule. Parce qu’au fond, Mel avait peur de ce qu’elle allait trouver. Et la compagnie de Firmament Cendré ne serait pas de refus. Elle ne voulait pas affronter ça seule. Et le lieutenant du Temps non plus, du moins c’est ce qu’elle pensait. Ils pourraient peut-être s’entraider dans cette sorte de mission. C’était un peu comme si, de même avec le lac, ils étaient envoyés pour chercher des réponses, des faits. Ce qui soutira un sourire à la louve était le fait qu’ils soient là, tous les deux au même moment.
"- Tu ne trouves pas ça cocasse que l’on se retrouve par hasard au même endroit au même moment ? Plutôt cocasse comme situation… Et en plus de ça, avec une raison commune…" Commença-t-elle en lui souriant amicalement. Puis elle jeta à nouveau un regard vers les Montagnes Insaisissables. "Que dirais-tu que nous fassions chemin ensemble ? Après tout, escalader ce gros tas de cailloux toute seule ne m’enchante pas vraiment… Et puis… Je n’ai prévenu personne de mon départ. Je sais, c’est imprudent de ma part, mais je ne voulais parler de cette escapade à personne. Alors si jamais je venais à disparaître soudainement, avalée par une crevasse ou tout autre chose, tu pourras en faire part à ma Meute." Dit-elle avec un sourire semi-amusé.
Elle se lécha la patte avant de la passer sur sa tête. Mélancolie Éphémère espérait que Firmament Cendré ne refuse pas sa proposition. Enfin, si tel était le cas, elle ne lui en voudrait pas. Après tout, ils ne se connaissaient même pas, s’étaient croisés lors d’une mission et d’une chasse lamentable au mulot, et ici, rien ne les empêchait de ne pas gravir les montagnes ensemble. Quoique, le satané mulot qui leur avait échappé les avait peut-être rapprochés sans qu’ils se connaissent réellement ? Dans cette quête de réponses, la guerrière du Feu espérait avoir quelqu’un à ses côtés, même s’il ne savait pas réellement pourquoi elle était là. Et, peut-être que lui aussi aurait besoin d’une épaule pour le soutenir.

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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyMer 1 Aoû - 11:10
Firmament Cendré s'en voulait un peu, d'avoir été aussi sec. Ce n'était pas la faute de Mélancolie Éphémère s'il était aussi troublé. Rire du mulot aurait peut-être pu apaiser son esprit. Mais, de ce qu'elle acceptait de lui montrer, la Louve du Feu avait elle-aussi un poids qui pesait sur son âme. Il comprit soudainement qu'elle faisait partie de ces Loups qui attendaient, avec un mélange de crainte et d'espoir, quelque chose vis-à-vis de cette rumeur. Quelque chose de presque désespéré. Son cœur coulé entre ses côtes n'étaient pas prêts de remonter dans cette situation.

- Je comprends trop bien ton sentiment, Mélancolie, murmura-t-il doucement en regardant en direction du camp du Temps. Oh, oui, il comprenait. Le regard à la fois vide et rempli de trop de sentiments pour être démêlés qu'elle abordait, il l'avait déjà trop vu sur le visage attristé et mélancolique de sa mère. Il avait eu raison de venir à sa place. Si Mélancolie Éphémère avait cédé à l'appel de ces âmes, Pelage Nuageux aurait fini par succomber elle-aussi.

Le jeune Loup se lécha distraitement un coin de fourrure poivre et sel. Il s'interrogea une nouvelle fois, questionnant les tréfonds de son âme. Venait-il réellement pour sa Meute, ou pour son propre désir égoïste ? Vent Nuit lui manquait assurément. Il ne ressentait pas son absence chaque nuit, chaque souffle, comme Pelage Nuageux, mais par moment, son père lui manquait atrocement. Comme si on lui avait arraché une patte.

Mais plus il se questionnait, plus la réponse lui sautait au museau. Il savait, même au plus profond de lui, que l'âme de son père était là-haut, à courir avec la Meute des Étoiles. Il l'avait senti. Il n'en doutait pas. Pelage Nuageux doutait, elle. Il avait aussi vu le regard nostalgique de Montagne Crépusculaire, quand il avait pensé à sa fille. Que dire de Nuage de Sable qui regrettait de ne pas avoir passé plus de temps avec ses parents avant leur subit départ ? Et de tous ces autres Loups, ces autres Louves, qui avaient perdu un membre de leur famille.

Oui, il était là pour sa Meute. Il ne prendrait pas de risques inutiles et rentrerait subir les remontrances de Lune d'Antan pour son imprudence.

Perdu dans ses introspections, il rata presque la remarque de Mélancolie sur la coïncidence de leur rencontre. Lui ne croyait guère au hasard. S'ils se retrouvaient tous les deux en même temps aux pieds des Montagnes Insaisissables, pour la même raison, c'est que là-haut parmi les étoiles, ils avaient un plan secret. Sans doute celui de les garder en vie, dans leur imprudence commune.

- Les yeux de la Meute des Étoiles éclairent notre chemin, répondit-il donc à la Louve avec un museau déridé, presque en un sourire doux. Il se sentait étrangement rassuré à cette pensée, comme entouré par la chaleur bienveillante de sa mère lorsqu'il n'était qu'un petit louveteau de quelques jours, encore aveugle et sourd.

- Tu penses vraiment que je refuserais de faire cette route dangereuse avec toi ?

S'il prenait un ton amusé, il ne l'était qu'à moitié. Les mots de Mélancolie Éphémère l'inquiétaient un peu. Il craignait qu'elle ne prenne un pas trop téméraire qui l’amènerait au fond d'une ravine. Il ne lui dirait pas, ne le laisserait pas montrer, mais il comptait bien l'empêcher de se tuer dans son entêtement. S'il devait l'assommer pour ça, pour la ramener aux pieds des montagnes, il le ferait sans hésiter. S'il devait encourir sa fureur, subir ses crocs ou son indifférence, qu'importe, sa vie lui importait plus. Il ne laisserait pas un autre Loup, soit-il d'une autre Meute, mourir devant ses yeux s'il pouvait l'empêcher.

- Je vais prendre la tête, dit-il plutôt, presque autoritaire, d'un ton qui n'acceptait pas d'être contredit. Je connais l'art de l'escalade. Mes pattes sont sûres, et l'ombre de la Montagne Figée a étendu son manteau protecteur sur moi. Je le partagerai avec toi.

Il ne put s'empêcher de se retourner vers la montagne nommée, se gorgeant de sa vue rassurante, y reprenant un courage qui vacillait devant sa raison. Dans un mouvement instinctif, il gratta distraitement la terre de ses griffes, comme s'il pétrissait le ventre d'une mère immense. Oui, la Montagne Figée marchait avec lui, il en était une partie, comme elle en était une des Montagnes Insaisissables.

Il ne les défierait pas. Il allait seulement rechercher entre ses flancs des réponses à ses questions.

- Mais tout d'abord, il faut savoir si nous sommes assez préparés.

Il était frais, disposé à l'effort. Ses pattes étaient fortes, sans blessure, tout comme ses coussinets. Il avait mangé il y a peu et bu tout son saoul. Mélancolie Éphémère avait traversé les Terres Neutres pour venir jusqu'ici, alors que lui n'avait fait que longer la Montagne Figée. Il hésita un moment. Elle pourrait mal comprendre son geste et y voir un outrage. Comme s'il demandait sa soumission et la voyait plus faible qu'elle ne l'était.

Qu'importe, ça ne valait pas le coup de la laisser gravir les Montagnes Insaisissables le ventre vide. La faim et la soif pourraient la faire chanceler. Or, là haut, le moindre faux pas pourrait lui être fatale.

Alors il se tassa sur lui-même, la gorge repliée dans ses épaules, un étrange grognement s'échappant de ses crocs entrouverts. Il avait l'habitude de ce geste. Régurgiter pour les louveteaux ou les plus vieux des Anciens ne lui était pas étranger. Il laissa rapidement glisser au sol un petit tas chaud de viande prémâchée, elle-même gorgée d'eau, puis se racla la gorge.

- N'y prends pas ombrage, dit-il rapidement, n'osant pas la fixer dans les yeux. Il te faut juste avoir l'estomac calé avant d'entreprendre cette escalade. Moi, j'ai dévoré une cuisse de cervidé avant de venir, mon ventre était trop lourd. Ça nous arrange tous les deux.

Il était peut-être trop gentil, trop accaparé par le bien-être des autres Loups. Elle n'était pas de sa Meute, elle avait encore beaucoup d'ombres qu'il ne connaissait pas, ou qu'elle lui cachait même. Elle pouvait devenir un ennemi, si leurs Meutes rentraient en conflit. Mais Firmament préférait agir selon l'instant présent. Dans les Terres Neutres, sans être attaqué, il n'aurait pas un comportement conflictuel. Alors qu'ils allaient escalader une montagne plus que dangereuse, il ne la traiterait pas comme une ennemie. En l'aidant maintenant, il savait qu'elle l'aiderait plus tard si le destin le mettait sur une route dangereuse.

Ne voulant pas la mettre mal à l'aise en la fixant, il se détourna d'elle, lui tournant le dos sans méfiance, pour aller tester d'une patte prudente les premiers mètres qu'ils allaient emprunter. Il cherchait un sentier, ou du moins une piste sûre. Un chemin ni trop étroit, ni trop friable, suffisamment solide pour supporter le poids de deux Loups adultes, le plus plat qu'il pourrait trouver, pour ne pas mettre en peine la Louve du Feu qui n'avait pas l'agilité de sa Meute.

Quand il en eut trouvé un qui lui convenait à peu près, Firmament Cendré s'assit calmement et attendit Mélancolie Éphémère sans se retourner vers elle.
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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyJeu 2 Aoû - 0:26

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Rumeur - Des âmes vagabondes...

Mélancolie Éphémère ne cessait de regarder les Montagnes. Elles lui faisaient peur, très peur. Elles lui glaçaient le sang, et son dos était parcouru de frissons. C’était une sensation désagréable de se retrouver face à ces immensités. Et, alors qu’elle n’avait douté de rien jusque-là, la louve du Feu commença soudain à se poser des questions. Elle se demanda si elle avait bien fait de venir ici. Si ce n’était pas une erreur. Comme quoi, une simple phrase jetée en l’air peut être transformée en un mystère, probablement sans fondements. Personne ne savait si c’était vraiment. Tout était simplement basé sur des « On dit que, on raconte que… ». Pas de fondements. Aucunes certitudes. Alors tous les loups veulent s’empresser d’aller voir. C’est un fait. Et tout le monde est pareil. La curiosité prend le dessus sur la raison. Et l’on est plus capable de penser. La seule chose qui importe, c’est de découvrir la vérité. Mais ce qui rassura énormément la guerrière, c’était la réponse de Firmament. Elle n’allait pas traverser cela toute seule. Et le ton mi- amusé du lieutenant du Temps réussi à lui décrocher un sourire. Cependant, elle comprenait que derrière ces paroles se cachait l’inquiétude, elle le devinait. Certainement à cause de ce qu’elle avait dit. Elle regretta soudainement les paroles qui lui étaient sorties de la bouche. Mais en même temps, il y avait une part de vérité dans ses mots. Le moindre faux pas, et une chute pouvait être fatale. Il ne fallait pas y penser, pourtant, il ne fallait pas le nier. Et comme personne ne savait actuellement où elle se trouvait, il y aurait au moins un témoin.
« - Je vais prendre la tête. Je connais l'art de l'escalade. Mes pattes sont sûres, et l'ombre de la Montagne Figée a étendu son manteau protecteur sur moi. Je le partagerai avec toi. »
De par le ton autoritaire qu’avait employé Firmament, Mel comprit qu’elle n’avait d’autres choix que d’accepter. Mais d’un autre côté, cela l’arrangeait de se trouver avec un loup qui si connaissait en ascension de montagnes escarpées. Il fallait dire qu’elle était partie tellement vite qu’elle n’avait même pas pensé à ce problème-là qui l’aurait stoppé net si elle avait été seule. La guerrière du Feu n’avait jamais grimpé un pan de montagne aussi dangereux que ceux-là. Ceux du Volcan Éteint ne pouvaient pas rivaliser, c’était certain. Gravir ça seule, c’était se jeter dans les bras de la mort. Surtout elle, qui ne faisait pas forcément attention à là où elle posait ses pattes. Elle ne s’était jamais posé la question de savoir si « est-ce que la roche tient correctement ? N’y a-t-il pas une faille par-là ? », Elle avançait c’est tout.  Mais cette fois-ci, Mélancolie Éphémère allait devoir faire preuve de prudence, et devrait surtout écouter ce que lui dirait Firmament.
"- Mais tout d'abord, il faut savoir si nous sommes assez préparés." dit-il avant de régurgiter. "N'y prends pas ombrage, il te faut juste avoir l'estomac calé avant d'entreprendre cette escalade. Moi, j'ai dévoré une cuisse de cervidé avant de venir, mon ventre était trop lourd. Ça nous arrange tous les deux."
Du regard, elle remercia le lieutenant du Temps. Son dernier repas remontait à loin, et déjà, rien qu’à la vue, son ventre se mit à faire un raffut capable d’être entendu par l’ensemble des loups d’Earth Wolf.  A force de se sacrifier pour laisser les plus grosses pièces de viandes à ceux qui en avaient le plus besoin, la louve du Feu en oubliait de se nourrir correctement. Pourtant, en cette saison des feuilles nouvelles, les proies étaient abondantes et bien dodues, rien ne l’empêchait d’en prendre une sourie bien grasse. Mais non, il fallait toujours qu’elle prenne les proies les plus petites, pour laisser les plus grosses au reste de sa Meute. Cependant, en voulant attaquer une montée comme celle-ci, la guerrière aurait dû prévoir de manger plus, quitte à chasser en venant ici. Mais tout ce qu’elle avait en tête, c’était de le trouver. Alors manger, elle n’y pensait même plus. Son estomac avait beau crier famine, elle ne l’entendait pas, bien trop occupée par son objectif, son but. Alors, sans se faire prier, Mélancolie commença à manger, et cela lui fit un bien fou. Elle savait que par ce geste, elle lui était maintenant redevable. Mais cela ne la gênait pas. Si il se trouvait qu’un jour il est besoin d’aide, elle l’aiderait, aussi simple que ça.
Elle le regarda s’éloigner du temps qu’elle mange, afin d’aller observer et tâter le terrain. Il allait être probablement difficile de trouver un quelconque sentier ou chemin à travers ces mâchoires acérées. Pourtant, la guerrière du Feu ne perdait pas espoir. Elle se sentait plutôt confiante même désormais qu’elle savait que Firmament allait être avec elle. C’était comme si elle se sentait protégée par un aura. Elle espérait que ce qu’avait dit Firmament concernant la Meute des Étoiles était juste. Elle espérait réellement qu’ils les protégeraient. Bien qu’elle ait parlé au lieutenant de son rôle de messager en cas de problème la concernant, elle ferait tout pour que rien n’arrive au lieutenant. Elle ne voulait pas assister à la mort d’un loup, et surtout celle de Firmament. Il fallait dire que même si en tous points ils étaient les deux opposés, les deux loups s’entendaient plutôt bien apriori. Elle avait assez côtoyé les abysses de la mort durant la jeunesse, elle ne voulait pas les connaitre à nouveau. Enfin, essayer de retrouver des âmes égarées, c’était un peu comme la côtoyer finalement. Mel eut un frisson à cette pensée.
Un ruisseau coulait non loin, et Mélancolie Éphémère décida d’aller s’y abreuver rapidement, afin d’éviter de dessécher et de finir en squelette dévoré par les charognards. Non, elle ne voulait pas finir sa vie ainsi. L’eau fraîche qui paissait dans son œsophage lui procura une sensation de bien-être. C’était très agréable avant d’entamer cette quête, cette recherche de réponses. Les questions restées sans explications sont les pires, celles qui vous dégradent de l’intérieur, celles qui vous rongent votre être tout entier. Celles qui vous gâchent la vie.  Ce jour-là, c’était l’occasion de trouver enfin ce qu’ils voulaient, même si c’était insensé. La guerrière du Feu, une fois qu’elle eut fini de boire, retourna auprès de Firmament Cendré. Elle posa son regard apeuré devant l’espèce de chemin accidenté auquel ils faisaient face.
"-Et bien, je sens que ça ne va pas être de tout repos…" Lança-t-elle d’une petite voix. "Je suis contente que tu sois là. Il est vrai que je n’ai pas vraiment réfléchis avant d’entamer ce périple… Je n’avais pas pensé que le chemin serait aussi accidenté… Le Volcan Éteint ne rivalise pas face à ça." Dit-elle en désignant de la truffe le passage rocailleux. "Je promets de t’écouter et de ne pas t'embêter durant notre petite ascension." dit-elle avec un petit sourire amusé qu’elle ravala aussitôt. "Si tu ne te montres pas, je te promets que… Je n’en sais rien, mais je serais très énervée." Grommela-t-elle en regardant le sol, comme si elle parlait à l'esprit de celui qu'elle voulait tant voir, plutôt doucement afin que le lieutenant du Temps n’entende pas ce qu’elle dise, ou du moins ne comprenne pas tout. Puis elle le regarda. "Quand tu veux, je suis prête à entamer ce périple insensé à tes côtés."

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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyVen 3 Aoû - 21:25
Firmament Cendré n'avait manqué de reconnaître les marques de la peur chez Mélancolie Éphémère quand elle regardait les Montagnes Insaisissables. Sa fourrure, son odeur, ses yeux, tout son comportement était un livre ouvert. Mais il n'en fit pas mention. Elle était terrifiée à juste titre et il préférait la savoir prudente qu'insouciante. Elle semblait penser que le moindre pas entre ses flans lui serait fatal.

Il se demandait donc ce qui pouvait bien la pousser sur cette route. La curiosité commençait à lui ronger le ventre. Qu'est-ce qui était assez important pour qu'elle arrête tout ce qu'elle faisait et se précipite sans manger, boire ou même réfléchir à un plan, en une contrée qu'elle craignait visiblement ?

Il serra les mâchoires, faisant inconsciemment grincer ses crocs. Il devait retenir sa curiosité. Mélancolie Éphémère devait déjà se préparer mentalement à l'escalade. Il était bien placé pour savoir qu'un esprit encombré était dangereux en montagne. Elle devait avoir un esprit le plus clair possible.

A sa grande surprise, il n'y eut aucun rechignement pour se sustenter de la viande qu'il avait régurgité. Ce n'était pas la première fois qu'elle l'étonnait. Il eut honte d'un coup. De quel droit pouvait-il la juger d'une telle façon ? En se trompant à chaque fois. Mais elle avait eu de tels crocs de sarcasme au tout début de leur rencontre qu'il en avait gardé le souvenir. Il s'estompait de plus en plus maintenant.

Là-haut, il la verrait sans doute à nu. Il ne savait pas ce qu'elle cherchait mais ça la remuait visiblement jusqu'au plus profond de son âme. Il en était même gêné, comme s'il violait son intimité. Cependant, elle lui avait demandé de l'accompagner, et il le ferait volontiers ; elle lui semblait tellement sur le point de sombrer volontairement dans un précipice, soit-il plus mental que physique.

- Ne t'en fais pas, si tu marches dans mes pas, tout devrait bien se passer,
lui dit-il pour la rassurer, tentant de cacher sa propre appréhension. Il était le guide en cette histoire. Et un guide ne doit pas douter ou il prend le risque d'égarer ceux qui le suivent.

Il était le Lieutenant de la Meute du Temps. Il était habitué à l'escalade. Il marchait sous l'ombre rassurante de la Montagne Figée. Il était prudent et réfléchi. Il pouvait trouver un chemin sûr. Il devait simplement y croire de toutes ses forces, et garder en tête ce qu'il avait appris pour éviter les accidents.

A ses grommellements, il comprit qu'elle désirait à tout prix voir quelqu'un de très important pour elle, d'une façon presque désespérée. Le dessein de la Meute des Étoiles en les réunissant devait donc être ainsi... il devait l'empêcher de se tuer vainement. Les morts restent morts, même si leurs âmes sont égarées ; les vivants doivent rester vivants, et ne pas suivre les morts dans leur errance.

Il y veillerait.

- Le chemin n'est pas si escarpé. Suis-moi, tu verras, la rassura-t-il avec un museau souriant. Le Sentier Chancelant l'avait en outre bien préparé à un tel défi. Il commença à s'avancer sur le chemin qu'il avait choisi, sans oublier de tester sa solidité en pesant de tout son poids dessus. Il prenait garde de décaler tous les cailloux qui se trouvaient sur sa route et de choisir les endroits les plus larges pour passer.

- Nous nous reposerons à l'ombre toutes les heures pour souffler et nous rafraîchir.

Cela lui permettrait aussi de trouver un chemin au fur et à mesure, plutôt que se presser à suivre aveuglement une piste qui pouvait mener à un cul-de-sac.

L'ascension commençait donc. Firmament Cendré espérait qu'ils n'aient pas à montrer trop haut avant de trouver un indice. S'il n'y avait rien, il comptait bien surveiller le sommet de la Montagne Figée, décidé à s'arrêter et redescendre, traînant de force la Louve s'il le fallait, s'ils venaient à trop se rapprocher de ses hauteurs.

Le vent s'affolait de plus en plus, à mesure qu'ils grimpaient, entre sa fourrure poivre et sel. Pour l'instant, la fraîcheur faisait du bien, mais le soleil tapait lui aussi. Si le vent tombait, leur route deviendrait plus difficile, surtout qu'il ne connaissait pas le terrain et ne saurait pas trouver des points d'eau. Souvent, le Loup s'arrêtait, indécis, ou méfiant, et testait le terrain. Une fois sur deux, il faisait alors demi-tour ou choisissait un chemin à côté alors que l'endroit où ils se dirigeaient préalablement s'effilochait ou s'effondrait carrément.

Ses pattes étaient sûres comme il l'avait affirmé. Mais ils allaient lentement avec une telle prudence. Une heure passa. Firmament Cendré avisa un minuscule plateau assez large pour se coucher en toute sécurité à l'ombre de la falaise et s'y dirigea pour la pause qu'il avait prévu.

Puis il regarda Mélancolie Éphémère. La curiosité n'était pas passée, et le temps lui semblait plus propice. Il la calmerait avant de reprendre la route si son esprit se troublait.

- Pourquoi es-tu ici, Mélancolie ?

« Qui donc te fais courir ici avec tant de désespoir ? » Il garda pour lui cette pensée. Les yeux levés au ciel, il pensait plutôt à son père.

- Autrefois, il y avait un Loup qui marchait aux côtés de Pelage Nuageux et de Petite Cendre. Il était noir comme la nuit, vif comme le vent. Tout naturellement, il fut nommé Vent Nuit. Il n'était pas très fort, pas très prudent, mais malin comme un renard et véloce comme un faucon. Comme le premier, il savait bondir sur les rongeurs et comme le deuxième, il attrapait les oiseaux en plein vol. Il était insouciant et heureux, aimant et aimé. Mais il était imprudent. Il a couru sur le Lac de Glace, il a fait le pari qu'il tiendrait son poids, car il avait tenu le poids du cerf, mais le seigneur des forêts avait fragilisé le chemin, et le Lac de Glace a englouti mon père. Et ce matin, quand cette rumeur a chatouillé les oreilles de ma mère, son regard hanté a fait couler mon cœur entre mes côtes. Je ne pouvais la laisser espérer vainement, ni même aller se perdre dans les flans des Montagnes Insaisissables.

Son récit mourut entre ses crocs. Il resta un souffle durant la truffe levée vers les nuages qui glissaient paresseusement dans le bleu tendre du ciel pour fixa Mélancolie Éphémère de son regard ambré.

- Et me voilà. Mais toi, mon amie, que fais-tu là ? Pour qui es-tu venue ?
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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyDim 5 Aoû - 0:45

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Le doute s’installa en elle. La guerrière venait à la rencontre d’un esprit dont elle ne voulait plus jamais entendre le nom, et pourtant cette curiosité, cette haine, cette soif de vengeance, cette envie de demander pardon la poussait à réaliser l’insensé. Tous les sentiments qui parcouraient son corps étaient opposés, elle formait une antithèse à elle-même. Son action et sa façon de voir les choses était une antithèse. Ses points de vue différaient. Elle ne savait pas quoi faire, pas quoi penser. Elle était perdue dans ce raz-de-marée émotionnel. Et la présence de Firmament était comme un pilier dans ce moment. Pourtant, elle sentait chez celui-ci une irrésistible envie de savoir quelque chose, pourtant, il se retenait. La louve n’était pas dupe. Mais plus il s’abstiendrait, mieux ça serait.
Mélancolie Éphémère hocha la tête aux paroles du lieutenant du Temps. Elle avait confiance en lui, même si elle ne le connaissait pas plus en détail. Même si elle ne connaissait pas réellement sa façon d’être, et ses secrets les plus enfouis, elle se sentait en sécurité. Cependant, elle émit un doute intérieur quant à la solidité du chemin. Il fallait dire qu’ils ne faisaient probablement pas le même poids. La guerrière était plus lourde. Alors le chemin de pierres résisterait à Firmament, mais à elle ? Tant pis, la guerrière voulait absolument y aller.
Lorsque le loup entama l’ascension des montagnes, Mel le suivit de prêt. Elle prenait soin de poser ses pattes dans les traces des siennes. Elle s’arrêtait quand il s’arrêtait. Quand il faisait demi-tour, elle se décalait pour le laisser passer, et continuer à le suivre. Et elle ne cherchait pas à aller plus vite. Malgré l’ombre des rochers, et le vent qui s’immisçait entre les poils de la louve, elle ressentait la chaleur du soleil. Et elle la subissait. C’était dans ces moments que la guerrière regrettait son gros poil, qu’elle adorait pendant l’hiver. Mais l’été, tout était insupportable, et elle ne pouvait pas faire deux pas sans manquer de mourir de chaud. Pourtant, elle ne perdait pas espoir, essayant de ne pas y prêter attention. Ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. Du moins, elle l’espérait. Si jamais elle venait à rencontrer un obstacle dans sa course imprudente, ce serait le lieutenant du Temps. Si Mel se montrait trop audacieuse, en voulant continuer de monter alors que lui ne voudrait pas, elle sentait qu’il lui ferait face. Et il aurait bien raison de la raisonner.  
Après une bonne heure de marche, Firmament Cendré décida de s’arrêta. Elle le suivit à l’ombre d’une falaise, où il faisait bon. Essoufflée, Mélancolie Éphémère se coucha sur le sol, la langue pendante. Elle espérait qu'un petit ruisseau coulait non loin. En plus, cela pourrait les rafraîchir. Car après tout, une telle ascension avec un temps pareil, ça n’était pas vraiment recommandé. Mais elle sentit soudain que cette curiosité qui poignait l’esprit de Firmament Cendré n’était pas passée. Elle serra les crocs. Le voilà, le moment tant attendu. Elle voyait bien qu’il luttait de toutes ses forces pour ne pas lui demander. Mais après tout, il le fallait peut-être aussi. Ils marchaient ensemble, vers l’inconnu, avec leurs propres raisons, mais tout restait flou, vague, mystérieux. Peut-être que si tous deux connaissaient le but de l’autre, ils pourraient mieux s’entraider ? Mais Mel avait beaucoup de mal à parler de son passé. Beaucoup.
"- Pourquoi es-tu ici, Mélancolie ?"
La voilà, la question tant attendue. Au fond, elle le comprenait. Peut-être qui si elle avait été une autre louve dans un autre corps, elle aurait réagi pareil. Ses mâchoires ne se desserraient pas. La guerrière allait prendre une grande inspiration, lorsque Firmament se mit à parler. Elle le regarda dans les yeux. Plus il parlait, plus son cœur se serrait. Ça n’était pas dans ses habitudes pour sûr, d’avoir de la pitié pour les autres. Mais tout était différent. Le contexte par exemple. Ça n’était pas comme si elle se retrouvait face à un loup à sa frontière ou en terre neutre. Là, tous deux se retrouvaient face à face, à combattre des montagnes et en quête des mêmes réponses. Et puis, son récit était émouvant. Il voulait protéger sa mère, mais aussi espérait-il revoir son père ? Il était doté de beaucoup de courage, c’était certain. Alors qu’elle, tout ça n’était qu’une décision prise sur un coup de tête, sans avoir réfléchis à quoi que ce soit. S’il n’avait pas été là, elle se serait jetée entre les mâchoires des montagnes, sans penser aux dangers qui l’attendaient. La chaleur, la soif, la faim, le terrain escarpé. Elle avait été beaucoup trop irréfléchie sur ce coup. Ses sentiments avaient pris le dessus.
"- Et me voilà. Mais toi, mon amie, que fais-tu là ? Pour qui es-tu venue ?"
Pour lui, bien entendu. Pour celui qu’elle avait tant aimé. Pour celui qui l’avait tant fait souffrir. Pour celui dont elle avait eu besoin de se venger. Pour celui qu’elle avait tué de ses propres crocs. Mélancolie Éphémère se releva et se mit assise. Elle ne pouvait plus y échapper. Et après l’histoire de Firmament, elle lui devait bien ça. Il lui avait ouvert un part de lui, à elle de lui rendre la pareille. Elle baissa d’abord la tête, grattant le sol. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment par où commencer. Là où finir, elle le savait, mais débuter, c’était le plus difficile. La guerrière ferma un long moment les yeux, écoutant le bruit du vent entre les rochers. Puis elle inspira, comme elle allait le faire avant que Firmament Cendré parle. Il fallait qu’elle combatte la douleur, il ne fallait pas que le démon s’empare d’elle. Et puis, cela pourrait également lui permettre de comprendre ce qui lui été arrivé au Lac de la Trêve, le jour de leur mission. La louve du Feu releva la tête, et plongea son regard, plus assombri encore que d’habitude, dans les yeux ambrés du loup du Temps.
"- Je suis terriblement désolée pour ce qu’il t’est arrivé, Firmament. Et j’admire ton courage, et le fait que tu protèges ta mère ainsi." Lui dit-elle avec beaucoup de sincérité. "En réalité, je ne sais même pas pourquoi je suis ici. Toutes mes pensées sont en désordres, et tous mes sentiments sont contraires. Je forme une antithèse à moi toute seule. Il n’y a plus rien qui va dans ma tête quand je repense à lui." Souffla-t-elle, une légère douleur s’insinuant dans sa poitrine, sa respiration devenant saccadée. " Lorsque je suis devenue apprentie, il y avait ce loup, du même âge que moi, et je n’avais d’yeux pour personne d’autre mis à part lui. Il était beau, fort, courageux. Il avait toute mon attention. Il avait l’attention de toutes les louves de notre âge, car cette année-ci, nous étions beaucoup d’apprentis. Moi j’étais timide, elles non. Et il le savait tout ça. Un jour, nous nous sommes entraînés ensemble. Qu’elle idiote j’ai été de croire qu’il soit réellement si gentil avec moi. Nous avons commencé à beaucoup parler, tout le temps. Et un soir, lors d’une belle nuit étoilée, alors que nous étions ensemble, il m’a dit que si je voulais être avec lui, il allait falloir que je… que je réalise plusieurs défis." Dit-elle, ses yeux devenant humide, la douleur plus forte. "J’étais trop aveuglée par ce qu’on appelle l’amour. Enfin, si on peut appeler ça à cet âge-là. Alors, j’ai fait tout ce qu’il m’a dit de faire. C’était contraire à mes valeurs. Tu vois, Firmament, avant, je n’étais pas comme ça. Il m’a changé. J’étais serviable, polie, gentille, et tout le monde m’appréciait. Ils ont joué de ça. Il se moquait de moi avec ses amis. Mais moi je m’en fichais, tant que je passais du temps avec lui. Et puis, il y a eu ce dernier défi…" Lança-t-elle en retenant un sanglot. "Je devais sortir en douce du camp pendant la nuit. Et ne revenir que le lendemain. Eh bien, j’ai failli ne jamais revenir. Il faisait vraiment noir, car il y avait beaucoup de nuages, et la lumière de la lune ne pénétrait pas sur les terres du Feu. J’étais jeune. Et je… je me suis retrouvée à me battre contre un animal sauvage, bien plus fort que moi. Je… J’ai fait comme j’ai pu, mais je n’étais pas assez forte. J’ai essayé de mettre en pratique ce que mon mentor m’avait appris, mais je ne faisais pas le poids. J’étais finie." Dit-elle en tournant rapidement la tête pour essuyer de la patte une larme qui commençait à s’écouler. "Heureusement, il a eu un moment d’inattention, et j’ai réussi à m’enfuir ; J’étais faible, je ne voyais plus rien, j’étais couverte de sang, j’étais apeurée. J’ai failli mourir à cause de celui que j’aimais tant. Après ça, j’ai passé plus de trois semaines chez le guérisseur de la Meute, entre la vie et la mort. Pas une seule fois il est venu me voir. Et, en plus de ça, il n’a même pas été puni correctement. Il a simplement dû nettoyer les litières durant un temps. Alors, je me suis fait la promesse que si je sortais vivante de cette tanière, je m’entrainerai encore et encore pour devenir plus forte." Lança-t-elle en regardant à la fois ses cicatrices et sa carrure. "Je me suis entraînée longtemps, toute seule. J’ai même perdu tout contact avec tout le monde, y compris avec mes frères. J’étais seule, et déterminée. J’avais la haine, la rage, je voulais lui… lui faire payer. Tu comprends, à cause de lui j’ai failli perdre la vie, et en plus de ça, il a détruit mon cœur de jeune louve." Souffla-t-elle, tentant tant bien que mal de retenir ses larmes. "Alors, quand j’ai senti que j’étais prête, et assez forte, je l’ai provoqué en duel. Il s’est moqué encore une fois. Mais il n’a plus rit quand je lui ai asséné le premier coup. J’ai directement pris le dessus. Sauf que c’était ma rage, ma haine, ma douleur qui parlaient, et plus la douce et gentille Nuage Mélancolique. J’enchainais les coups, il était au sol. Mais j’ai… j’ai continué…" Dit-elle en baissant la tête honteuse. "J’étais aveuglée, par tous ce qu’il m’avait fait subir. Je voulais qu’il subisse ce que j’avais vécu. Et je continuais. Tant et si bien que les autres apprentis qui nous regardaient ont été obligés de nous séparer, de m’arrêter. Les ténèbres, en plus de mon démon intérieur, ont pris possession de mon esprit." Lâcha-t-elle s’en vraiment se rendre compte qu’elle venait de donner un indice concernant sa "maladie" mentale. "Il est resté trois semaines chez le guérisseur. Sauf que lui, il n’a jamais revu la lumière du jour."
S’en était trop. Elle n’en pouvait plus. C’était la première fois qu’elle en parlait à quelqu’un depuis que tout cela s’était produit. Jamais elle n’avait voulu en reparler. Pourtant, là, elle avait été obligée. Elle ne savait pas si cela lui faisait du bien ou non. Mais s’en était trop. Elle ne pouvait plus se retenir. Tant pis si sa dignité en prenait un coup. Tant pis si il l’a prenait pour une folle, ou même pour un assassin. Puisque c’est ce qu’elle était finalement. Pourtant, elle n’avait pas honte de s’écrouler devant le lieutenant, même si lui avait tenu le coup. C’est ma maladie qui parle. Non, non, non, je ne suis pas malade. Elle s’écroulait, et elle avait l’impression que tout s’écroulait autour d’elle.
"- Tu te rends comptes, Firmament, j’ai tué celui que j’aimais le plus au monde, et pourtant celui que je détestais par-dessus tout. A cause de lui, j’ai changé, tout a changé dans ma vie. Il a changé la louve que j’étais. Il a fait de moi un monstre, alors que j’en ai déjà un à l’intérieur de moi qui me ronge quand je repense à lui. Il m’a fait détester l’amour. Il m’a fait détester tout le monde. Il m’a fait oublier mes proches, et même mes frères. Et pourtant, je me sens obligée de venir ici, de risquer ma vie encore une fois. Si je venais à croiser son âme, je ne sais même pas ce que je ferais, lui demander pardonner ou alors lâcher tout ce que j’ai sur le cœur ? Je suis bien trop imprudente, je n’ai pas réfléchis, j’ai foncé tête baissé pour un esprit qui me hante depuis ce jour."Lança-t-elle sans pouvoir retenir ses larmes.
Elle se détourna rapidement, se léchant la patte et essuyant les poils collés sous ses yeux à cause des larmes. Elle avait lâché beaucoup de ce qu’elle avait sur le cœur. Est-ce que celui-ci se sentait plus léger ? Elle n’arrivait pas encore à le savoir. Son démon intérieur lui asséna un violent coup à travers tout son corps, ce qui l’a fit frémir. Non, pas celui-là, pas maintenant. Elle reprit doucement sa respiration, avant de plonger son regard honteux dans celui du lieutenant du Temps.
"- Tu dois me prendre pour une folle, une assassine. C’est ce que je suis finalement. Je…" Dit-elle en grimaçant sous les assauts violents de son démon. "Je ne suis qu’un monstre, incapable de changer ce que je suis devenue." lança-t-elle dans un souffle. "J’ai honte de m’écrouler autant, alors que toi, tu arrives à rester calme, à contrôler ta douleur, alors que la tienne doit être tout aussi importante voire plus que la mienne. Mais je n’y peux rien, c’est à cause de lui, à l’intérieur de moi…" Articula-t-elle, ses derniers mots s’estompant.
Mélancolie Éphémère eut une dernière vive douleur qui l’a fit grimacer, puis tout s’arrêta, d’un coup. Sa respiration redevint normale. Son cœur reprit un rythme correct. Mais ses yeux restèrent embués alors qu’elle regardait le sol, en appréhendant la réaction de Firmament Cendré.

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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyMar 7 Aoû - 14:02
Firmament Cendré ne s'attendait pas à la vague d'apaisement qui déferla sur lui quand il parla de Vent Nuit. Inconsciemment, il avait macéré depuis la matinée ses souvenirs et ces faux espoirs apportés par la rumeur des âmes errantes. Le temps d'un souffle, il se répéta fermement, dans le secret de son esprit, que son père courrait avec la Meute des Étoiles, là-haut dans le ciel des ancêtres, et ne s'abîmait pas les pattes sur les chemins escarpés des Montagnes Insaisissables ; il était plus que temps qu'il cesse, même inconsciemment, de croire le retrouver entre ses flans.

Il pensait néanmoins que parler ferait aussi du bien à Mélancolie Éphémère. De crever l'abcès, de libérer tous ces sentiments qui emplissaient sa tête et l'empêchaient certainement de penser à autre chose, la maintenant dans ce passé qu'il devinait douloureux. Toutefois, en avisant son regard hanté, non pas par la tristesse, comme celui de sa mère, mais par le désespoir, il commençait à se demander s'il avait fait le bon choix en la pressant à y mettre des mots.

Mais elle se mit à parler avant qu'il ne puisse revenir sur sa demande implicite. C'est donc qu'elle désirait un peu, au fond d'elle, se libérer de ce poids. Firmament était bien décidé à ne pas l'interrompre une seule fois. Il comprit dès les premiers mots qu'il s'agissait là d'une histoire de perte importante qui avait totalement bouleversé la vie d'une toute jeune Louve.

Dire qu'aujourd'hui, Mélancolie Éphémère était plus âgée que lui mais toujours aussi hantée. Personne dans sa Meute n'avait eu l'idée de l'aider à se décharger de son fardeau ? Même pas leur Guérisseur ? Mais peut-être lui était-il plus aisé de parler avec un inconnu qu'avec l'un des siens.

Il ne comptait pas l'interrompre une seule fois pour lui laisser l'opportunité d'enfin tout cracher hors de son être meurtri. L'envie de lui dire de s'arrêter le prit cependant assez vite, quand il se rendit compte que la douleur physique accompagnait son récit, mais sa raison le musela vivement. Elle devait extraire toute cette souffrance une bonne fois pour toute pour espérer s'en débarrasser un jour. Alors il serra les crocs sur son empathie et ne dit rien.

Son regard se fit dur à la mention du Loup qui l'avait autant abîmée. Pour ne pas la déconcentrer de son récit, il se décala légèrement sur le côté pour ne la regarder que de biais, gardant pour lui sa fureur.

Ce Loup représentait tout ce qu'il abhorrait : manipulateur, égoïste, volontairement méchant.

Une puissante montée de mépris montait en vague en lui. Il cachait de moins en moins bien ses sentiments. Ses oreilles se couchèrent tout d'abord, sa queue battit violemment le sol d'un mouvement d'humeur, puis ses babines se retroussèrent peu à peu sur ses crocs, et sous l'effet d'un grondement de sourdine. A l'annonce du « dernier défi », ses griffes raclèrent le sol et s'enfoncèrent dans la terre. Il comprenait mieux maintenant ses cicatrices, sa carrure, son ton sarcastique... cette carapace avec laquelle elle abordait le monde.

Cependant, à la suite du récit, ce fut l'horreur qui peu à peu remplaça la colère. Il s'en retrouva perdu dans ce qu'il devait penser. Le comportement du Loup était inadmissible et toujours aussi répréhensible et dégoûtant. D'un autre côté, les actes que lui décrivaient Mélancolie Éphémère étaient en totale contradiction avec le Code du Guerrier qu'il chérissait particulièrement. Elle avait tué un adversaire à terre, qui plus est de sa Meute. Et elle ne s'en était pas rendue compte sur le coup, emportée par sa fureur et sa souffrance, son désir de vengeance surpassant sa raison. Il lui jeta un regard d'un souffle, se demandant si elle serait capable de recommencer. Mais elle n'était qu'une Apprentie à l'époque, elle n'avait pas encore juré de respecter le Code du Guerrier, et elle payait encore son erreur.

Ses doutes furent balayés quand il la vit s'effondrer sans fard à ses côtés, sans retenir ni sa honte ni sa douleur. Elle était remplie de profonds et sincères regrets et ne prenait pas le moindre plaisir au souvenir de la mort qu'elle avait donné à celui qu'elle avait tant aimé. Il sentait qu'elle ne comptait pas recommencer sciemment. Et la douleur de son âme fut bientôt suivie de la souffrance de son corps. Il la revit lors de leur mission au Lac de la Trêve et comprit enfin ce qu'il lui était arrivé.

Non. Il ne pouvait pas lui jeter plus de pierres. Pas dans une telle situation. Si punition il devait y avoir pour ses actes, ce serait là-haut, dans les étoiles, qu'elle se déciderait. Ici-bas sur terre, elle avait assez souffert des conséquences de sa vengeance.

Firmament Cendré la laissa se calmer, sa queue gentiment lovée à ses côtés, même s'il restait pour le reste immobile et silencieux.

- Tu n'es pas un assassin, finit-il par lui dire d'un ton doux, sans la regarder. Car il n'y a pas eu de préméditation. Mais tu dois vivre avec le regret de cette mort pour ne pas rompre le Code du Guerrier.

Le souffle suivant, il se fit la réflexion qu'il avait peut-être été trop sec, trop dur, trop jugeur. Il adoucit alors sa voix et la regarda enfin, pour qu'elle voit l'ambre compréhensif de ses yeux.

- Ne compare pas les douleurs, chacun éprouve sa souffrance différemment. Moi, j'ai fait la paix avec ma perte. Je pense souvent à mon père, je voudrais le voir, lui parler, apprendre de lui. Je ne le peux plus mais je sais qu'il veille encore sur moi, qu'il est là-haut, avec les étoiles, et qu'il courre dans le ciel où les proies ne manquent jamais. Ma mère n'est pas en paix, il lui manque trop, et je suis le seul lien qu'il lui reste ici-bas ; alors je veux l'apaiser, du mieux que je puisse. Toi, Mélancolie, tu n'as pas fait la paix de ta perte, ni de ta vengeance. Tes regrets te griffent le ventre de l'intérieur. Tu dois les garder, comme je l'ai dit, mais tu dois aussi les apaiser. Ne vis plus dans le passé, regarde l'avenir sans ce voile qui obscurcit ta vision.


Il se releva en se secouant pour chasser la poussière de sa fourrure et la tension de ses muscles et s'avança de quelques pas vers le sentier qu'il avait repéré plus tôt et qui montait en serpentant.

- Si tu veux toujours continuer pour chercher cette âme malsaine, je te montrerai le chemin. Puisse-t-il te donner la paix.
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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptyDim 2 Sep - 20:04

ft. Firmament Cendré

A la recherche de milles et unes réponses.

Rumeur - Des âmes vagabondes...

Le vide. Pendant un instant, tout fut noir autour d’elle. C’était comme si le récit de son passé lui avait retiré toutes ses forces. Pendant un instant, elle se retrouva plongée dans un noir total. Sans pensées, sans démon, sans rien. Juste elle, et le vide, rien d’autre. Mélancolie était vidée. C’était la première fois qu’elle ressentait ça, cette sensation étrange. Mais en même temps, c’était aussi la première fois qu’elle évoquait autant son passé. Du moins qu’elle le racontait en totalité. Normalement, elle restait plutôt vague, car elle ne voulait tout simplement pas en parler, au risque d’éveiller son démon. Aujourd’hui, elle n’avait pas tenue. Elle n’aurait pas pu. Cette souffrance accumulée depuis bien des lunes devait s’extériorisée un jour où l’autre, c’était évident, et surtout inévitable. La louve du Feu était cependant plus rassurée que cela se soit fait devant Firmament Cendré. Ils ne se connaissaient pas, mais elle avait confiance. Et puis, ça n’était pas non plus comme s’ils ne s’étaient jamais croisés, même s’ils ne s’étaient pas rencontrés énormément de fois non plus. Enfin, c’était une impression, et elle avait confiance, elle ne pouvait pas l’expliquer.
Et pendant son récit, Mélancolie avait bien vu les différentes attitudes qu’avait eues le lieutenant du Temps. Même aveuglée par les larmes, la louve avait perçu, et compris ce qu’il ressentait. De toute évidence, l’évocation de l’assassinat de celui qu’elle avait tant aimé devait avoir provoqué chez lui le dégoût envers sa personne. Pourtant, il se détendit par la suite. La guerrière ne comprenait pas vraiment pourquoi. Mais cela lui fit du bien de se sentir écoutée, et aidée dans sa quête. C’était comme si elle ne combattait pas seule. Et puis, elle serait aussi prête à aider le loup.
Calmant sa respiration petit à petit, elle écouta attentivement ce que lui dit Firmament. Elle hochait légèrement la tête. Oui, il avait raison. Mélancolie Ephémère ne voulait pas trahir le Code du Guerrier, sauf qu’elle l’avait fait, et, pour ça, elle ne méritait sûrement pas de rejoindre la Meute des Etoiles. En soit, elle ne méritait pas non plus sa place au sein de la Meute du Feu. Les traitres étaient bannis. Elle était finalement un traitre. Mais on lui avait accordé une seconde chance, alors elle devait la saisir, et cesser de ressasser son passé. Alors, pour cela, elle devait faire la paix avec elle-même. Elle devait faire la paix avec son démon intérieur. Il devait cesser de la ronger, sinon sa carapace deviendrait trop fine, et elle finirait par en mourir. Il finirait par la tuer, tous deux, à force de trop y songer. Mais, c’était plus facile à dire qu’à faire. Oublier ce qu’elle avait fait allait être un long périple. Or, elle devait y arriver, surmonter les obstacles, passer à autre chose.
La louve du Feu se releva, et s’ébroua, afin d’enlever les végétaux et tous autres poussières qui s’étaient pris dans son pelage durant son récit. Le vent soufflait. Mélancolie ferma les yeux une nouvelle fois, se concentrant sur sa respiration. Une nouvelle fois elle se demanda s’il valait mieux qu’elle rencontre son âme, ou s’il était préférable qu’elle ne trouve rien. Elle réprima un frisson d’effroi. Comment réagirait-elle ? Comment régirait Firmament s’il tombait sur l’une des âmes ? Leurs questions pourraient trouver réponses. Mais elle, les désirait-elle vraiment ces réponses ? Une fois cette âme partie vers la Meute des Etoiles, une fois ce souvenir effacé de son esprit, elle irait de l’avant, elle ni penserait plus. Mais étais-ce réellement ce qu’elle voulait ? La question était surtout : était-elle prête à oublier celui qu’elle avait tant aimé, et qu’elle avait tué ? La louve ne savait pas. Elle devait arrêter de réfléchir. Arrêter de penser. Il fallait surtout qu’elle se concentre de nouveau si elle ne voulait pas finir au fond d’une crevasse. Il fallait qu’elle se concentre, ou sinon il prendrait de nouveau possession de son corps. Mel rouvrit les yeux, et regarda Firmament, puis elle prit une grande inspiration.
"- Tu sais Firmament, je n’en ai jamais parlé à personne. Du moins, j’ai toujours essayé d’éviter le sujet. Mais, lorsqu’on rencontre un loup, on se questionne toujours sur son passé, on y arrive toujours à cette question. Alors je ne raconte qu’en surface. Je ne donne aucuns détails. Trop penser le réveille, tu en as été témoin au Lac, tu en as été témoin il y a quelques instants. Finalement, ils sont deux à me faire souffrir. L’un psychologiquement, l’autre physiquement. Tu es le premier, lieutenant de la Meute du Temps, à qui j’en parle. Qui voit, qui apprend qui je suis réellement." Lança-t-elle en baissant la tête et en dessinant des formes sur le sol avec ses griffes sur la fin de sa phrase. "Le retrouver sera-t-il une bonne chose ? Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que je veux au final. Quels sont mes désirs, quelles sont mes envies. Je ne sais pas comment allez de l’avant. Plus facile à dire qu’à faire, et je pense que toi-même tu sais ce que c’est. Je ne sais pas si j’ai envie, si je suis capable, si j’arriverai à oublier celui qui a fait chavirer mon petit cœur d’apprentie. Arriverai-je un jour à faire la paix avec moi-même, avec eux ? Je ne sais pas. Je ne sais rien. Je me sens impuissante. Je me sens perdue. Je me sens comme une marionnette dirigée par deux voix dans ma tête. Puisque finalement, c’est ce que je suis réellement. Ils ont réussi à changer mon comportement. Mais quand bien même je réussirai à oublier celui que… que j’ai… tué, je n’arriverai pas à me débarrasser de l’autre." Dit-elle le regard dans le vague.
Mais qui parlait ? C’était comme si elle se retrouvait dans une phase d’état second. Jamais elle n’avait évoqué son démon intérieur, et surtout durant autant de temps. Alors, qui avait pris possession de son esprit ? Etait-ce le démon ? Lui ? Ou était-ce réellement Mélancolie ? Mais qu’elle part de Mélancolie ? Quand elle se rendit compte de ce qu’elle disait, elle secoua la tête, se releva, et se détourna rapidement, tête baissée. La louve du Feu en avait probablement trop dit, et c’était trop tard. Elle espérait qu’il ne comprendrait pas, même si au fond d’elle, elle doutait fortement. Tant pis, plus le choix. Elle devait assumer ce qu’elle avait dit.
"- Ahem, enfin. Je pense que nous devrions tout de même continuer. Pour toi plus que pour moi. Mais aussi pour voir si cette rumeur est sans fondements ou non. Pour éviter que d’autres tentent inutilement de traverser les Montagnes Insaisissables, à la recherche d’une réponse qu’ils n’auront pas, tout en risquant leur vie." Lança-t-elle, la voix rauque.
Mélancolie Ephémère avança de quelques pas, attendant le départ de Firmament, le ventre noué de diverses émotions.



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Le membre 'Mélancolie Éphémère' a effectué l'action suivante : Le Destin


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L'odeur est pour le moment faible, mais plus vous continuez votre ascension, plus l’odeur est forte et elle n'est pas très agréable...
Ça empeste. Un choix s'offre alors, chercher la source de cette odeur proche de la pourriture ou alors l'ignoré.
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Rumeur - Des âmes vagabondes... | Ft. Firmament Cendré EmptySam 13 Oct - 19:43
Après son long et douloureux aveu, Mélancolie Éphémère lui paraissait vidée de toute énergie. Du coin de l’œil, Firmament Cendré la jaugea discrètement. Serait-elle en état de reprendre leur route, de continuer cette ascension compliquée, peut-être même mortelle,  qu'ils menaient sans que sa lassitude, tant physique que mentale, ne la fasse chuter par une patte malhabile ? Il commençait à en douter, et allait se faire un devoir que de veiller encore plus sur elle tant qu'ils ne seraient pas descendus des Montagnes Infranchissables.

Il se promit également, en son for intérieur, que même si un conflit venait à éclater avec la Meute du Feu (ce qu'il espérait ne jamais advenir dans sa vie), il n'userait pas de ce moment qu'elle venait de lui offrir, de cette mise à nu sur son passé douloureux, pour avoir des griffes contre elle. Il y aurait de quoi. Un Loup moins honorable n'aurait pas hésité. Mais Firmament, bien que rusé et malicieux, n'appréciait pas que ses tours soient teintés de trahison. Les Loups qui se confiaient à lui savaient qu'il garderait la gueule close sur leur confession.

Même Lune d'Antan n'aurait pas ce secret, quand bien même le demanderait-il. Le grand Loup cendré s'était lié par serment à la Meute des Etoiles. Il ne pensait pas pouvoir établir de saines relations de confiance sans cette assurance d'avoir la langue liée.

Mais si la Meute du Temps était au courant, cette pauvre Mélancolie ne pouvait que le deviner, et toujours s'inquiéter de s'être trompée. Il lui révéla donc brièvement son serment, qu'il doubla d'une promesse solennelle.

Il avait écouté tout ce qu'elle avait à dire, tout ce qu'elle avait à déballer, dans un silence parfait, mais ça ne signifiait pas qu'il n'en pensait rien. Il se lécha les pattes pour laisser un silence moins pesant, plus détendu, les entourer avant de reprendre la parole :

- Je ne peux que te donner des conseils. Ils sont ce qu'ils sont, l'avis d'un Loup un peu expérimenté, mais qui ne peut parler à la place d'un Guérisseur. Ton esprit n'est pas malade, plutôt blessé, et tant que la blessure lancinante qui le tue à petit feu n'aura pas été soignée, il sera souffrant. Mais voilà mon conseil : n'ait pas la folle prétention de tout régler en même temps.

Il la fixait gentiment dans les yeux, d'un regard apaisant, un peu sage aussi, et gardait un ton qui évitait la condescendance. Par sa neutralité et sa douceur, il espérait ne pas augmenter sa honte ou sa douleur.

- Il te faut plutôt procéder en étapes. Tout d'abord, surmonter en ton âme, et pas seulement aux yeux des autres, d'avoir brisé le Code du Guerrier. Tu dois faire pénitence. Suis-le avec encore plus de rigueur que les autres Loups. Ensuite, il te faudra surmonter la perte de ce Loup que tu as tant aimé et qui t'as trahie. Plutôt que te renfermer, entends donc mon conseil, je te dis d'accepter qu'un autre vienne à toi, d'accorder à un autre la chance de t'approcher, de te comprendre, et de panser tes plaies. Sinon, ce Loup aura gagné, même dans sa mort.

Après cela, il restait ce "lui" qu'elle n'avait pas nommé. Firmament Cendré l'avait compris dans le sens d'une métaphore, une personnification même de toute sa honte, sa colère et sa tristesse mêlées en un tout informe, pulsant et hurlant sa souffrance dans un esprit blessé qui ne savait comment s'en protéger.

- Pour ce "lui" qui t'assaille, je ne peux pas t'aider, malheureusement, car je ne suis pas un maître de l'art de guérir. Je ne peux que te conseiller, te supplier même, de chercher un Guérisseur qui sache soigner les blessures de l'esprit en plus de celles du corps. Mais, ce que je peux te dire par moi-même, c'est que cette guérison ne viendra que si tu la désires et entretiens en ton cœur l'espoir de guérir.

Se disant qu'elle ne pourrait sans doute pas lui répondre tout de suite, qu'elle aurait besoin de temps pour digérer tout ce qu'il venait de lui dire et en tirer des conclusions, il se leva souplement pour retourner inspecter le chemin. Le soleil filait dans le ciel, ils ne devaient plus tarder, ou ils finiraient par dormir dans la morsure du vent nocturne des Montagnes Insaisissables.

Firmament était de toute façon à moitié décidé à redescendre, même s'il devait forcer Mélancolie à le suivre. Certes, il voulait savoir ce qu'il en retournait, pour mettre fin à la rumeur et éviter qu'un Loup plus inconscient que lui n'aille se tuer en quête de mirage.

Mais alors qu'il allait exprimer son hésitation à voix haute, il se figea en écarquillant les yeux. Une odeur détestable venait de parvenir à son museau. Une odeur de mort, de pourriture, si forte qu'elle ne pouvait provenir que d'une seule carcasse. Un frisson d’épouvante le saisit et fit frissonner son échine. D'un coup, il eut envie de détaler, de retourner dans le camp de sa Meute, et se réchauffer le cœur en discutant avec Lune d'Antan, en taquinant Nuage de Sable ou en se collant à Pelage Nuageux.

Mais, dans le même souffle, il sut qu'il ne s'en irait plus maintenant. Pas quand il venait de découvrir de quelque chose de mauvais se tramait entre les flancs des Montagnes Insaisissables. Le Lieutenant de la Meute du Temps ne pouvait pas tourner le dos à ce sombre mystère et repartir la queue entre les pattes.

- Tu devrais redescendre, dit-il cependant à Mélancolie Éphémère, la posture soudainement menaçante. Pas envers la Louve, non, plutôt dirigée vers l'avant, vers ce qui les attendait plus loin.
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