Balade enflammée - Fermé

Feuille d'Automne n'avait pas sommeil. La saison des feuilles mortes avait raccourci les jours et allongé les nuits, enlevant le sommeil à la guerrière rousse. Elle se leva, s'étira un instant avant de sortir du camps et de fouler les terres de ses pattes élancées.

Ses oreilles aux aguets, ses yeux traversants l'obscurité, elle guettait le signe de potentielle proie. Guidé par ses pas, Feuille d'Automne se retrouva prêt de la grotte aux Rubis, ces derniers étincelaient dans les rayons de lune. La louve resta un moment à contemplé se phénomène avant que la lune soit masquée par les nuages et que le bruit d'un corbeau brise le silence nocturne. La louve avança en direction de là où c'était envolé le corbeau, une carcasse de cerf se tenait là. C'était un vieux 10 corps, certainement mort de faim en vue des quelques partie encore intacte de la dépouille. La louve s'allongea prêt du corps, rendant un dernier hommage à l'animal défunt avec un ancien chant que lui avait enseigné son père :

- Lorsque la grande bête ne brame,
on ne peut que verser une larme.

Car c'est la fin qui s'est élancée,
Tout droit dans la vallée,
enlevant ce qu'on lui a donné.

C'est là le destin de ce noble animal,
de finir dans le mal.

Rends lui un dernière hommage,
Offre les à ce vieux sage.
Qui aujourd'hui n'a plus d'âge.

Elle ferma ses paupières, souriant au souvenir de ses parents.

Feuille d'Automne rouvrit les yeux, la rosée était tombée, combien de temps était-elle resté là ? Elle n'en sait rien. Elle avança, le corps alourdit par les gouttes d'eau qui commençaient à geler sur son pelage. Elle s'assit devant la grotte aux rubis, lichant vigoureusement son pelage pour se sécher comme une mère licherait son louveteau pour le réchauffer.

- Je ne vais jamais réussir à sécher cette foutu fourrure ! Grogna-t-elle. C'est à croire que l'eau accroche mieux aux poils courts que aux longs !

Ronchon comme toujours, la louve réussit néanmoins à se sécher, au même moment, la pluie se mit à tomber.
Comme si ça ne suffisait pas ! Bon, songea-t-elle autant aller dans la grotte, je n'y suis pas revenu depuis mon apprentissage.
Avançant dans la pénombre, elle arriva assez vite au "bout" défini par la meute du feu, le tunnel était sensé mener au coeur du volcan mais pour la sécurité de chacun, les loups du feu refusaient qu'on avance plus.
Je me souviens de cet après midi. Le soleil faisait briller les rubis jusqu'à ce que je pose les pattes dans la grotte, d'un coup tout est devenu sombre. Je n'avais pas peur pour autant, j'avais avancé jusqu'à ce point étrange, nous le sentions à l'odeur, la même que le marquage même si on y reniflait de la peur, une crainte partager dans toute la meute du feu. Mon père m'avait dit qu'être loyal c'était aussi vérifier le moindre danger et qu'il n'hésitait pas à traverser se marquage quand il le voulait. Il disait être venu ici avec ma mère, y avoir même trouvé des lapins comme sur les terres de la meute du vent. Que faisait-il ici ces lapins ? Nul n'a jamais répondu à ma question. Après tout c'est vrai que ça pourrait-être une bonne tanière. Aussi bien pour un lapin qu'un loup. Spacieuse, lumineuse, enfin quand il fait jour.
Elle se sentait triste, le souvenir de son père banni lui revenait en plein face. Son model était un meurtrier et elle avait été élevé selon ces idéologies. Elle était sa marionnette, une carcasse forte et robuste mais vide de sens prenant les décisions qu'il avait choisi à sa place. Elle était triste de s'en rendre compte que maintenant. Elle ferma à nouveau les paupières pour un long moment, assise en silence dans la grotte, c'était bien la première fois qu'on l'a voyait pleurer.