N'oublie jamais (PV Flocon de Neige)

Solstice d'Hiver alla se coucher tard ce soir là. La journée avait été remplis par une patrouille de chasse et une patrouille du soir. Baillant à s'en décrocher la mâchoire, le loup s'écroula dans la tanière des guerriers en fermant les yeux d'épuisement.
Malgré cela, son cœur fit un bon dans son poitrail comme si la foudre s'abattait sur lui. Il n'avait pas tenu sa promesse. A l'aube, il s'était promis d'aller voir Flocon, sa bien aimée. La louve avec qui il n'avait plus le temps de jouer ou de parler tant elle avait de nouvelles occupations et lui deux nouvelles responsabilités. La louve blanche préférait dormir au bord de la rivière qui traversait le territoire ce que le lieutenant pouvait concevoir tout à fait mais, maintenant, son regard, son poil, son sourire lui manquait terriblement.
Le guerrier se releva en silence, enfin décidé. Le sommeil n'était qu'une misérable chose devant un amour qui n'avançait pas en ce moment. Ronger par l'attente et la culpabilité, le mâle sortit en trombe du camp. La température de la nuit était chaude et agréable. Le ciel noir était parsemé d'étoiles magnifiques. Comment avait-il put laisser cela se produire ?

Le loup déboula au bord de la rivière, totalement essoufflés. C'est alors qu'il l'a vit. Sa tendre Flocon avec son pelage blanc immaculé. Seule avec la rivière.
Des larmes lui chatouillèrent le museau. Il s'avança vers elle avant de plonger son museau dans l'encolure de la louve. Il était triste. Il était effrayé de savoir que, peut-être, Flocon de Neige n'était pas heureuse au sein de sa nouvelle vie. Mais voilà qu'ils étaient réunit ce soir.

- J'ai besoin de toi Flocon. Je t'aime tellement, je ne supporte pas d'être à la fois si proche et si loin de toi.

Reculant en reniflant bruyamment, Solstice plongea son regard dans celui de la louve.

Solstice sentit son cœur se déchirer lorsque la louve partagea ses paroles. Bien sûrs qu'il savait qu'ils s'aimaient tendrement. Mais jamais il ne se lassait de l'entendre. Lorsque son museau s'enfouit dans le pelage du mâle, celui-ci comprit quelque chose. C'était assez émouvant et un peu effrayant peut être. Ces deux mêmes loups qui n'avaient pas cesser de jouer ensemble, se réconfortaient maintenant avec des paroles aimantes et sages. Comme si c'était une conclusion de la vie qui s'écoule. Oui, c'est deux mêmes loups avaient grandit et seul un avenir joyeux pouvait être à leur porte.
Apaisé par le simple contact de Flocon, le lieutenant plongea ses yeux dans ceux de la guerrière quand elle lui fit par de son choix.

- Tu es sûrs ? Non, Flocon, je ne peux pas, pas parce que tu n'as pas de place ! Ça bien sûrs que non ! Mais à quoi bon dormir dans un lieux ou tu ne t'y sembles pas bien ? Non, vraiment je....

Puis, le choix dans l'esprit du mâle fut vite conclue.

- Non, c'est moi qui dormirai auprès de toi. Ici.

Le loup jeta un coup d'oeil près de la rivière avant d'ajouter, la voix plus légère et plus moqueuse :

- Oh, je pense qu'on peut se faire un coin sympa ici ! Bon, je devrai me lever tôt mais, une fois une jolie petite tanière installé, je serai bien, et avec toi c'est tout ce qui compte.

Il léchouille le front de la louve en s'affirmant dans sa tête que c'est bien la meilleure idée qu'il puisse avoir. Et puis... les guerriers n'avaient sûrement pas besoin de lui pour dormir. N'est-ce pas ?
S'ébrouant la tête comme pour chasser ses doutes, cette mimique, il avait prit depuis le tout début de son apprentissage. Rien que de le refaire lui fit sourire.
Puis, une vague de sentiment étrange le submergea. Les mots jaillir inconsciemment de sa gueule, même si au fond, ce détail lui paraissait possible.

- Je voudrai juste que l'on reviennent au camp la nuit, le jour ou tu attendras nos petits.

La chaleur lui monta à la tête et un fin sourire timide traversa ses babines.

- Hum... suis-moi !

Il ne voulait pas que cette révélation laisse une gêne trop longue, quelle idée avait-il eu de sortir ça comme ça ?! Non mais n'importe quoi !
Le loup caressa de sa queue le dos de Flocon de Neige. Il savait ou il voulait l'emmener. Il avait simplement envie de parler dans un endroits importants aux yeux des deux loups.
Timide Solstice d'Hiver explosa de rire pour libérer l'effet de ses dernières longues paroles.

- Rattrape-moi si tu peux, avant !

Le mâle s'élança à toute allure, zigzaguant entre les arbres. Lorsqu'il déboula, essoufflé, devant l'Arbre Centenaire, la nostalgie l’asséna. En haut de ses longues racines, ils pourraient regarder les terres d'Earth Wolf baignait des lumières des étoiles.
Alors qu'il s'arrêtait, une nouvelle question le perturba. Il y voyait l'odeur qu'il avait déceler plus tôt dans la journée, sur leur terre. Cette même odeur qui lui avait fait raviver des lointains souvenirs. Il lui demanderait une fois qu'ils seraient tout deux là-haut.

La louve le rattrapa sans tarder. Une fois confortablement installés, le voile nocturne accompagnés de toutes ses étoiles rendaient le paysage somptueux.
De là, les deux loups pouvaient observer le volcan de la meute du Feu. Les montages de leur rencontre. Le lac de la Trêve. C'était si beau.

Solstice d'Hiver se tourna vers Flocon de Neige, le regard aimant. Comme s'il l'a redécouvrait à nouveau. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu de petit moment à eux ? C'était agréable, tout comme la brise légère qui ébouriffait leur pelage. Le mâle se demanda s'il y avait plus heureux loups sur terre, à ce moment précis. Malgré cela, le bonheur ne dure jamais très longtemps. Comme le matin même, une sensation étrange se dispersa dans l'ensemble de son corps. Comme si quelque chose, ou quelqu'un s'emparait d'un souvenir précis et le faisait ramener à toute allure dans le présent. Les poils sur l'échine du lieutenant se dressèrent quand cette odeur si proche de ses connaissances et pourtant si lointaine et impossible, vînt se joindre à la brise.
Sa bien aimée se redressa, sentant cette même chose étrange. En position de combat, le guerrier la calma d'un coup de langue sur le museau même si lui même savait qu'il n'y avait rien de normal dans tout ceci. Descendant de la racine, Solstice d'Hiver avait son coeur qui battait la chamade, la langue sèche, l'esprit lent. Rien de pire pour un éventuel combat.
Il ne pouvait s'empêcher d'avoir une vision étrange. Il avait beau se dire que c'était impossible, une part de lui même, terrifié, pensait à son jeune frère disparut.

Cette odeur... caché parmi les années de solitude. Tout le monde le pense mort, même lui devrait le penser mort. Pourtant, depuis le début de son apprentissage, l'ancien "Nuage d'Hiver" espérait de tout cœur que Petit Lac était encore en vie même si leurs dernières paroles n'avaient en rien, l'air d'être convivial.

Pourquoi penser à lui ? C'est impossible, ou du moins, irréel. Que viendrait-il faire là de toute façon ?!

S'approchant des buissons, humant l'air, un bruissement de feuillage, comme lors de la chasse, se fit entendre.

- Il y a quelqu'un ?! Montrez-vous !

Peu rassuré, Solstice d'Hiver se mit à grogner prenant une allure très imposante. Puis plus rien...

Frustré, une certaine colère assaillit le loup. Pestant contre lui même, son coup de griffes dans les feuilles partit d'un seul coup. Respirant fortement, les muscles contractés sa voix tremblante n'allait pas avec sa position.

- Flocon ? Je... est-ce que je t'es déjà parlé de mon frère ?

Revenant vers elle, la queue basse, l'esprit embrouillé, il ne savait plus trop quoi penser. Peut-être ressentait-il un manque et s'inventait quelque chose de totalement irrationnel ? Ce n'était peut-être qu'un sanglier après tout.

- Je ne sais plus quoi penser. Je crois... je crois que je suis totalement perdu. Cette odeur... je l'ai sentit ce matin aussi, tout comme cette présence. Mais c'est impossible ! Mon frère est mort j'en suis sûrs...

Ses derniers mots n'avaient rien de convaincants. Se couchant avec lourdeur, sa joie ainsi que la beauté du moment était en train de se gâcher.

- J'ai trop sûr moi, je ne sais plus.

Son regard se plongea dans celui de Flocon, comme si avec se simple acte, il pourrait se raccrocher aux seules choses importantes dans sa vie.