"Ombre de Lune devant !! Goutte de Pluie, je veux que cette louve nous suive comme si sa vie en dépend, tu m'as compris ?!"
Le plan était simple, devant les comparses provoqueront et harcèleront la louve enragée pour qu'elle les suivent. A l'arrière Goutte de Pluie dois vaille que vaille l'acculer et l’empêcher de reculer. Surement Solstice d'Hiver envisage de mener dans les souterrains ce danger épidémique. Perdre ce loup dans des labyrinthes s'avère être une bonne tactique. La louve ne sortira peut-être jamais de là-bas, peut-être mourra-t-elle de faim ou des suites de sa maladie. Ce serait un bienfait, pour toute la terre des loups qu'un tel danger disparaisse.
Le lourd mâle s'oriente vers elle, face au danger. Il n'est pas question de fuir, prêt à en découdre si la nécessité et l'urgence l'impose. Puisqu'en définitive si le courage et la folie outre passe la crainte et l'inquiétude dans le bouillonnement viscérale de cette louve malade, Goutte de Pluie n'aura d'autre choix que de lui briser la nuque dans un geste sourd, véloce net et lugubre... Que les étoiles lui soient témoin, Goutte de Pluie tue sans vergogne ni état d'âme. La voilà qui pourchasse dans une course effrénée Ombre de Lune. Le vieux loup assoit ses appuis, la tête à l'amble pour ne pas donner de prise sur son cou. Il a le regard affûté et vif. La louve est aveuglée par la fatigue, elle ne regarde pas où elle courre et semble poursuivre un fantôme, il faut à mainte reprise la réorienter sur le sentier, à coup de claquement de crocs sonore et aiguisé. Les yeux embrumés et le souffle court, elle évite de justesse les larges épaules de Goutte de Pluie qui ne recule pas, grogne et force la louve à rebrousser chemin. Solstice la harcèle inlassablement, la louve se retourne et repart à la charge. Elle a grand peine à retrouver son équilibre et manque même de tomber à plusieurs reprises. Goutte de Pluie accule la louve à coup de pattes rageur et menaçant. Comme si le feu des l'enfers était à ses trousse, la louve s'en retourne la queue basse et courre à en perdre haleine.
Goutte de Pluie observe avec prudence la posture et l'attitude de la louve, rien ne semble indiquer qu'elle puisse passer le pas et l'attaquer. Son parfum nauséabond est teinté par la colère et la peur. Le molosse ne compte pas la laisser pour autant s'approcher de lui. Si d'aventure elle se montrait trop agressive, il n'aura d'autre choix que de la tuer sans l'ombre d'une hésitation, au risque d'être infecter. Méfiant, mais serein, Goutte de Pluie n'a que rarement besoin de se montrer virulent. Il est par nature très intimidant mais aujourd’hui il fait la démonstration des ses forces. Silencieux, il reste de trois-quart à bonne distance de l'étrangère. Tout en l'orientant il garde sur elle un regard aiguisé et vénéneux. Nul besoin de répondre aux basses provocations d'un femelle instable. Le pelage sec, embroussaillé et dépeigné de la louve grise indique une bête mue par la folies. Goutte de Pluie sait que la confiance qu'il affiche désarçonne la bête, il ne recule jamais, ne courre pas et se déplace avec assurance et détermination. Bientôt la louve se retrouve exténuer. Elle s'arrête et pose le séant à terre. Haletante, la langue tirée, du coin de l’œil elle observe d'un regard mauvais. Il doit maintenant la forcer à reprendre le pas course. Il adopte alors une posture de cerbère sombre, dresse ses épaules en avant et gonfle son pelage dense et boisé. D'un pas serein il avance, sans se précipiter, dans un grondement sinistre et glauque. Le bleu de ses yeux à prit une teinte profonde, il sonde l'âme de sa cible et l'effroi gagne petit à petit la chienne. Ses respiration, un souffle meurtrier et assassin exhalé avec véhémence, tétanise encore un peu plus la proie... D'un coup d'un seul il claque brusquement une morsure sonore à quelques centimètres seulement de la louve. Elle détalle alors à toute hâte en gémissant bassement. Finalement le vieux loup n'aura pas eu besoin de mugir ni même de rugir. Peut-être est-ce justement parce qu’il n'aboie jamais que Goutte de Pluie fait tant peur. Il est capable de regarder les siens comme on regarde une vulgaire proie, il ne semble pas connaitre le doute, la peur ou la douleur et avance pas à pas, comme un damné.
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Mer 7 Aoû - 19:57
