L'éveil de la Nuit (Masse de Poix + LIBRE)

Le grand loup leva la tête, humant chaque brise glaciale comme si c'était la dernière. Les yeux fermés, l'esprit ouvert au monde autour de lui. Il pouvait sentir, entendre, croire en la puissance de la nature. La nuit laissée son voile sombre sur les terres d'Earth Wolf, cachant les prédateurs, cachant les proies. Masse de Poix pouvait s'emparer du vent, de la lumière de la Lune, des flocons épais, de tout. La nuit, le loup n'était pas le boiteux de la meute. La nuit, le mâle était le solitaire qui l'avait eu l'habitude de devenir pour s'oublier des autres quelques heures. Il aimait sentir la puissance irradier de son corps, comme un jeune louveteau voulant faire ses preuves.

Ricanant par ses propres pensées, le guerrier ouvrit les yeux sur le plateau offrant un paysage blanc plongeait dans la nuit. C'était magnifique. Il pouvait apercevoir la forêt de la meute de la Terre. Les collines de la meute du Vent. Le volcan de la meute du Feu. Et les cascades de la meute de l'Eau. Un frisson le parcourut des pattes à la tête. Se retournant, ses pattes le guidèrent sur une descente enneigé. Les bouleaux faisaient ressortir leurs écorces dans la nuit. Un lapin au pelage blanc passa en un bond sous son museau. Sans broncher, il laissa la vie là ou elle devait être. A sa stricte place.

Le loup massif n'avait pas mal ce soir là. L'étirement qu'il connaissait chaque minute sur son épaule ne lui faisait aucun mal cette nuit. Il était bon de se sentir revivre comme autrefois.

Quittant le territoire de la meute du Temps, Masse de Poix avança en terre neutre, profitant de toutes les odeurs, de tout les bruits et de toutes les vues. Voilà qu'il avança toute la nuit sans se retourner.

La grotte aux murmures s'éleva plus il s'en approchait. Il avait contourné le lac de la Trêve, et voilà que ses pattes l'avait mené vers ce lieu sacré. L'endroit des guérisseurs pour joindre la meute des Etoiles. L'endroit ou quiconque pouvait venir s'apaiser.

Curieux, Masse de Poix ne se soucia pas de l'aube qui pointait alors qu'il avança dans la grotte.
Quelqu'un avait déjà eu le sentiment d'un appel lointain ? Un lien imperceptible à l'oeil nu mais qui vous permettez d'avancer vers l'inconnue.
Quelque chose allez se passé ? Une chose qui pouvait bouleversé sa vie ? Il pouvait le sentir jusqu'au profond de son âme. Inconscient, il comptait bien le découvrir.

Les premiers pas dans la grotte aux murmures donnèrent des frissons au grand loup brun. Il ne connaissait pas ce lieu et l'ombre de la nuit lançait des reflets sous le clair de lune contre les parois. Les roches semblait bleuté, brillante, éclairant comme un chemin dans la pénombre. Les discours que l'on comptaient dans la meute du Temps était vrai. Le vent de l'hiver s'engouffrait par l'entrée et se répercutait contre la roche comme un écho. Les murmures des ancêtres chantaient leurs discours à Masse de Poix. Et celui-ci tendait l'oreille pour en écouter chaque paroles. Quelques peu apaiser par des tourments plus fort que lui, le guerrier déboucha sur l'arbre centenaire. Le lieu sacrée pour tout loup foulant cette terre.

Les murmures continuait et semblait monter dans les branches de cette immense arbre encore pourvue de feuilles malgré la mauvaise saison. La neige n'avait pas lieu d'être ici et l'herbes tapissait la grotte à ciel ouvert. Un minuscule ruisseau traversait et semblait passait en petite cascade sous l'arbre sacrée. Quelques fleurs restaient encore ouverte et plus aucune froideur n'arrivait de l'ouverture de la grotte en amont.

Le loup leva la tête et inspira longuement. Il pouvait sentir tout ses ancêtres lui parler d'une même voix. Son esprit l'avait guidé ici en cette nuit, et il sentit pour la première fois depuis longtemps une certaine paix intérieur. Il savait qu'il devrait en profiter le plus possible, car une fois qu'il aurait quitté ce lieu, ses tourments et ses devoirs reviendraient peser sur ses épaules.
L'air était doux, la spiritualité de l'arbre le détendait. Il s'assit et profita du seul bruit de l'eau un instant seulement car ses poils su son échine se dressèrent d'un même coup alors qu'une odeur vînt chatouiller son sens. Quelqu'un était prêt de lui. Comment n'avait-il pas pu s'en rendre compte avant ?
Tournant la tête, son cœur malgré lui faillit s'arrêter de battre alors qu'il comprenait qu'il n'était pas seul en cette nuit de solitude tant désiré. Personne ne venait le tourmenté, il n'avait pas besoin de cela. Il ne voulait pas cela.

Se levant, une louve au pelage crème était non loin de lui et le regardait d'un regard sans complication. Ses yeux clairs faisait ressortir son calme mais le grand loup n'avait pas prévue de croiser d'autre loup sur son chemin. Son odeur de la meute du Vent et des plantes ne pouvait que la trahir alors qu'il comprenait qu'il avait en face de lui la guérisseuse de la meute des coureurs.

- Salutation à vous, noble guerrier. Il ne me semble pas vous avoir déjà salué, je me nomme Plume d'Épervier, votre meute se porte bien ?

Un regard calme. Une voix sage. Le loup ne prononça aucun mot. Il l'a dévisageait perplexe. Toute sérénité et calme envolé par cette rencontre. Masse de Poix était devenus solitaire même avec sa meute, timide, peut-être peureux. Il n'aimait pas parler, surtout à des inconnues ne venant pas de sa meute. Que pouvait-il répondre ? Essayait-elle de l'amadouer ?

Jetant un coup d’œil vers l'arbre, une brise provenant de l'ouverture du ciel, plus froide que les autres vînt ébouriffer son pelage épais. Est-ce qu'il venait d'entendre une voix au loin ?
Regardant à nouveau la louve, il pouvait voir un malaise s'installer chez elle, alors qu'elle attendait avec calme un retour.
Plume d’Épervier semblait une louve réfléchis. Et l'offenser n'était pas la meilleure solution même pour le guerrier si maladroit par ses propos et son attitude. Après tout, les guérisseurs étaient liés à la meute des étoiles plus que n'importe qui.
Ce raclant la gorge il baissa le museau avec maladresse.

- Pardonnez-moi..... Salutation Plume d’Épervier. Je suppose que ma meute se porte comme toutes les autres meutes...

Conscient par ses propos sans conviction, il s'assit à nouveau sans bouger attendant que passe la gêne. La louve le prenait sans doute pour un lourdeau sans âmes. Après tout, il en avait l'habitude maintenant.

Le guerrier sentit un trouble dans son regard. Un acouphène s'insinua dans l'une de ses oreilles et un murmure devînt une parole distincte.

Le mélange des deux loups présent dans le lieu sacrée n'était à plus rien comprendre. Masse de Poix d'habitude anxieux écarquilla les pupilles, les battements de son cœur accélérant. S'avançant de quelques pas, la guérisseuse entendait elle aussi cette voix. Le regard qu'elle lui lança était empli de surprise et de curiosité.

Perplexe encore, les mots du vent était rempli d'énigmes et de mots étrange. Le grand loup recula soudain alors que le vent s'engouffra vers les plafonds. Levant les yeux, le ciel devenait rôle pâle déjà.
Plume d'Épervier le regarda d'un air perdu. Elle était guérisseuse, elle, pensa le loup sombre. Les énigmes de la meute des étoiles, c'était elle qui l'ai comprenait et qui en avait le privilège. Pourquoi Masse de Poix était impliqué là-dedans ?

- Nous devrions retourner dans nos meutes, guérisseuse du Vent.

Un frisson le parcourut de la tête à la queue et un douleur lancinante lui traversa l'épaule. Des souvenirs affluèrent dans son esprit. Il revoyait Suie apprenti se jetait sur son épaule pour se venger. Il revoyait sa sœur complètement désarçonné et peinait.
Haletant, Masse de Poix voyait flou alors que la douleur devenait déchirante. Il fallait que le loup quitte cette grotte. Il fallait qu'il retourne sur son territoire.
Il n'aurait pas dû venir ici.

Regardant d'un air perdu la louve beige, il tituba vers la sortie en serrant les dents s'en ajouter un mot. Il sentait encore l'herbe de l'endroit sacrée lorsqu'il s'écroula, perdant connaissance.