Chant du corbeau | Terminée

Physique

Physiquement, on pourrait croire qu’il s’agit d’un loup classique. Il tient sa couleur ébène de sa mère mais la texture de son pelage lui vient de son père. Là où pour la couleur de son pelage ne laisse rien paraître. On peut commencer à deviner le loup à ses poils des plus soignés. Bien que ses derniers soient des plus rebelles dans leur positionnement, aucune imperfection ne vient montrer le bout de son museau. Toutes feuilles ou brins d’herbe sont systématiquement retirées. Pas par une quelconque obsession de la propreté mais par son pelage lui-même. Il est des plus fins et souples que l’on peut croiser. Même l’eau passe entrer en y laissant que très peu de trace de son passage. Comme si, même les éléments de la nature elle-même ne voulait pas avoir affaire à lui.

Ses yeux aussi viennent de son père mais sont plus ordinaires que son poil : d’un ambre commun.Ses muscles eux sont en proportion suffisante pour porter sa musculature mais ne sont pas assez développés pour se laisser transparaître sous son pelage. Il ne paraît pas faible, mais pas fort non plus. Juste étrange.

Caractère

Personne ne sait qui il est vraiment, personne ne connaît ses véritables pensées, ses véritables émotions. Il est tel un acteur interprétant un nombre incalculable de rôles. Il est un jour proie, le suivant prédateur, innocent puis coupable. Sa complexité d'esprit ne provient pas d'une quelconque maladie. Juste de lui. Il aime jouer des pièces où il y interprète le rôle principal et savoir qu'il n'est pas au centre de l'attention l'énerve, plus l'enrager. Il a un besoin vital que les autres parlent de lui. En bien, ou en mal.

Si vous pensez le connaître, vous vous trompez sur toute la ligne. Avec lui oublier tout ce que vous pensez savoir. Ce loup des plus fourbe arbore un visage différent avec tous les canidés qu'il croise. Qu'ils soient de la même meute ou non. L'hypocrisie et la manipulation sont les trait qui lui correspond le mieux. C'est sur eux qu'il a basé toute sa vie. Ses rires, ses larmes, sa compassion : rien n’est vrai.

Peu de loups l'apprécient, et ils ont bien raison. On ne peut pas savoir ce qu'il pense et encore moins ce qu'il prépare discrètement. Monter des complots et drames de toute pièce, cela fait partie de ses passes temps favoris. Si une rumeur commence à courir sur vous cela vient probablement de lui, mais pas la peine de l'accuser. Il niera tout en bloque avant de retourner la situation de manière à se faire passer pour la victime.

La discussion est une chose compliquée avec lui. Pour la simple et bonne raison qu'il ne porte jamais de discourt au bout. Vous finirez toujours par être coupé par un rire des plus dérangeants.  Rien que sa présence suffit pour que son interlocuteur soit mal à l'aise.

Tout le monde finit donc par l'éviter un jour ou l'autre pensant qu'il est fou. Et ils ont sûrement raison ! C'est juste un fou motivé par une envie perverse de semer le trouble et la discorde sous ses multiples visages. Et il est prêt à aller très loin pour vous convaincre !

Histoire

On naît tous avec un but précis. Un but plus ou moins noble, mais qui ne nous est pas montré directement. Un but que l’on doit chercher. Certains le trouvent plutôt vite. D'autres ne le trouve jamais. Mais le destin ne fait pas les choses par hasard. Si vous êtes là à ce moment précis, c’est que vous devez accomplir quelque chose, vous avez un rôle à jouer dans cette histoire. Qu’il soit ordinaire ou extraordinaire. Chaque petit but, relier tous ensemble permet de faire de grandes choses. C’est parce que de nombreux loups ont vécu avant nous et que de nombreux loups ne vivront après nous que notre vie à un sens. Pour Petit corbeau, ce but fut comme une révélation.

Il naquit lors d’une nuit sans lune. Une nuit sombre, aussi sombre que son pelage. Mais ce n’était malheureusement pas la seule chose sombre chez lui. Bien que rien ne le laisse paraître, l’esprit de Petit corbeau était déjà dévoré par de nombreuse pensée plus perverse les unes que les autres. L’hypocrisie, la moquerie, la trahison fut des vices qui le toucha dès son plus jeune âge. Il n’était ni le dernier, ni le premier, de la portée des 5 louveteaux. Pourtant, seul lui et sa grande sœur eurent le droit de vivre. Garder un être aussi perfide en ce monde fut la première erreur de la meute des étoiles dans l’histoire de la vie de Petit Corbeau.
Avant d’avoir vu l'extérieur du monde, il manipulait déjà ceux qui se présentait à l’intérieur de son monde. Se faisant passer pour plus fragile et rachitique qu’il n’était, il réquisitionnait tout ce qu’il pouvait. L’attention des autres était son seul centre de préoccupation. Dès que cette attention portée sur autre chose que lui, il mettait en rôle son grand spectacle. Allant jusqu’à s’arracher des touffes de poils pour que sa mère abandonne tout ce qu’elle se faisait afin de se consacrer à lui seul.

Une fois sortie dehors, il contemplait ce qui allait devenir la scène où il allait jouer ses comédies. Il aborda cela avec patience. Il restait proche de Cœur d’ébène, sa mère dans le but d’observer les autres de loin. Il avait déjà commencé à construire sa première pièce. Bien que, à cette époque, il ne sache pas jusqu’où il la mènerait n'y même ce qu'il faisait réellement. Il connaissait déjà les acteurs qui le seconderaient : sa famille. Sa sœur, Petite Griffe, tenait beaucoup de leur père : Pattes de Cendre.  Sans parler de leurs pelages, elle était aussi loyale et crédule que lui. « Ils furent si facilement manipulables ». Le futur spectacle prenait de plus en plus de sens dans la tête du jeune canidé au fil du temps qu’il ne vit pas son baptême arriver. 6 lunes lui étaient déjà acquises et il était tellement loin de finir sa mise en scène qu’un nouveau loup venu si ajouter. Son mentor était des plus naïfs et simplets que Nuage du corbeau pouvait espérer. Grâce à lui, tout commencé à s’emboîter.

Le nouvel apprenti commença à changer de comportement. Il se présentait au prêt de Queue de truite comme un loup loyal envers la meute et des plus honnêtes. Exactement ce qu’il attendait de lui. Il apprit les fondements du combat et de la chasse avec beaucoup d’implication. Et même si son mentor semblait des plus stupides il arborait un joli sourire en sa compagnie. Leur relation se développa en une confiance mutuelle et Nuage du Corbeau s’intéressait de près à toutes les petites occupations de son aîné, même jeter des cailloux dans la rivière. Ce qui, aux yeux des loups de la meute laissait paraître une grande complicité entre les deux animaux. Auprès d'autres, il arborait un autre visage. Celui qui était sur de lui au côté de son mentor devait fragile et niai au côté de sa chère et tendre famille. Il développa ses relations avec sa sœur avec beaucoup de passion. Quand il était avec elle, il la laissait parler et prendre les décisions. Il lui était soumis, tout comme à son père qui lui répétait en boucle : « ne te laisse pas marcher sur les pieds ! ». À cette époque il se retenait de lui dire : « Ne t’en fais pas père, c’est pour bientôt ».

Il avait tous les acteurs, les décors, la lumière, le public. Il ne lui restait qu’à écrire la pièce. Une bonne tragédie classique où tous les acteurs finiraient par mourir. TOUS les acteurs. C’était ce qu’il avait choisi de mettre en œuvre. Ce ne fut que peu de temps après son passage d’apprenti à guerrier que cette idée lui venue. Il allait faire de lui-même le seul survivant de cette famille de jais. Cela lui assurerait l’attention pendant un long moment. La date était fixée, son jeu était prêt. Que le rideau se lève ! Que les lumières s’allument ! La pièce va commencer !

Le jour choisi fut des plus ordinaires. Chant du corbeau sorti calmement de la tanière des guerriers avant de rejoindre son père et sa sœur près du promontoire. Une fois  au près d'eux, Pattes de Cendre leur expliquèrent :

- « On va aller chasser près de la rivière. »

- « Mais papa », répliqua la sœur de Chant du corbeau, « le courant risque d’être fort avec les dernières averses. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. »

- « N’est pas si peur Griffe de roche ! Tu es une guerrière non ?! Un peu d’eau ne devrait pas te faire trembler ! » S’exclama leur géniteur.

- « D’accord ... »

Un long silence suivie alors pendant tout le trajet. Chant du Corbeau avait préféré ne pas prendre part au débat par peur de se faire passer pour un loup assuré, il voulait rester dans son rôle de jeune fragile. La rivière était bel et bien tumultueuse. Exactement ce que « le fourbe » voulait. Il laissa son père passer devant et le regarda grimper sur des cailloux postaient sur la rive. Il le suivit de près et d’un simple coup d’œil, il s’assura que sa sœur était parti de son coté.

- « Alors, Chant du Corbeau, qui aurait cru que tu serais celui de vous deux à tenter de pêcher devant cette rivière sauvage ! Décidément mon fils, tu es plein de surprise ! »

- « Et toi tu es si naïf. » Lui répondit-il calmement en regardant l’eau défiler en dessous eux.

Sous la surprise, Pattes de Cendre tourna la tête avec un air étonné sur le faciès. Il ne devait pas comprendre d’où venait ce soudain excès de confiance.

- « Vous savez père, vous avez joué mieux que ce que je pouvais espérer. Votre puérilité vous a forcé à penser que mon comportement était celui d’un faible et pourtant, quand j’étais plus jeune, je jouais moins bien que maintenant. Si vous aviez été ne serait-ce qu'un tant soit plus observateur. Vous auriez vu l’anguille sous la roche. Malheureusement pour vous, vous êtes aveugle. » lui annonça-t'il sans quitter des yeux l'écoulement sauvage de la rivière.

- « Qu’est-ce que tu me dis ! Je ne suis pas aveu... »

« Le fourbe » ne lui laissa pas le loisir de finir sa phrase et lui sauta au visage.  Une fois sur son adversaire, il profita de l’effet de surprise pour lui mordre le haut du crâne. Il sentit ses crocs s’enfoncer dans les yeux de son père. Le sang s’engouffra en litres dans sa gueule. Il prit quelques secondes avant de relâcher la pression permettant à sa proie de s'en défaire. En entendant le hurlement de détresse de son père, il se redressa et le regarda se relever, le sang coulant du haut de sa tête. Son pelage gris fut recouvert de rouge tout comme la mâchoire inférieure de Chant du Corbeau.Le liquide glissait hors des orbites ne laissant plus les yeux ambres de son père visibles.  

- « POURQUOI FAIS-TU CA ?! » Lui cria-t-il en cherchant à rester stable sur le rocher. La panique le gagnait petit à petit.

- « Je me dois de vous remercier. Grâce à votre sacrifice, je m’assurerais l’attention de toute la meute pendant un long moment. De plus, vous me permettais de commencer à faire sombrer Griffe de Roche ainsi que notre mère. Vous êtes le premier rouage d'un événement qui vous dépasse complètement. » Lui dit-il avant de coller son museau contre les côtes de son père et de le pousser vers l’eau battante.

Chant du Corbeau commençait déjà à rire de la situation alors que son père luttait pour ne pas tomber du rocher. Une patte, puis une deuxième et avant que le corps frêle de son géniteur se vidant de son sang ne tombe il lui lâcha un :

- « Rien n’est vrai, père. Il s'agit juste d'un rôle. Le rideau est déjà levé depuis longtemps.»

Il resta un cours instant à le regarder s’éloigner avant de lever la truffe vers le ciel et dire :

- « J'espère que vous apprécierez le spectacle ! »

Il nettoya ensuite tout le sang présent sur son museau avant de retourner auprès de sa sœur et hurlant. Il laissa des larmes lui échapper en lui expliquant comment leur père avait glissé et était tombé dans la rivière. Il prit même un instant pour s’effondrer comme si cette nouvelle le bouleversait. Pour chacune des questions de sa sœur, il avait une réponse. Comment il avait pu tomber ? Le rocher était mouillé. Comment ce fait t’il que Chant du Corbeau est le museau mouillé ? Il avait essayé de le rattraper. Et le sang sur le rocher ? Le fourbe avait planté ses crocs dans ses pattes pour le hisser, sans succès. Et ce petit jeu dura un moment avant qu’il ne rentre au camp tous les deux et qu’il annonce la nouvelle à la meute. Comme il s’attendait, tous semblaient si compatissant à son égard, lui qui avait tout vu sans pouvoir rien faire. Comme il devait être triste. Mais derrière ce regard de victime il affichait un sourire de satisfaction. Le premier acte était ouvert et le sang n'avait pas finit de couler !