Patrouille [ Lune Infernale - Solstice d'Hiver ]

Patrouille

L'automne avait cédé sa place à l'hiver. Une saison que tu aimais bien, même si difficile pour certains. Ce n'était la saison idéale pour chasser, les proies avaient tendance à se cacher. En revanche, pour repérer les intrus, ce tapis blanc facilité grandement la tache.

Aujourd'hui le ciel était couvert, un vent un peu froid mais supportable, ton pelage pouvait se mesurer à cela. Les réserves de nourritures étaient bien remplis, il fallait surtout vérifier les alentours, patrouiller sans arrêt pour éviter de se faire voler. Tu n'avais aucune pitié avec ceux là. En général tu les traquais jusqu'à ce que mort s'en suivit.

Tu décidas de patrouiller en direction de la prairie dansante, tu avais envoyé des gardes un peu partout. Sur ta route, tu croisas Solstice d'hiver, un jeune guerrier. Même si il avait déjà bien apprit depuis, ta présence ne pouvait que lui être bénéfique. On apprenait tous les jours. D'un bref mouvement de tête, tu fis un salut et lui fis signe de te suivre. Tu ne parlais pas beaucoup en ce moment. Ton regard sérieux restait inébranlable.

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Patrouillons

Le jeune loup te suivit sans discuter. Un simple regard valait mieux que mille mot. Tu aimais quand les choses étaient exécutés rapidement et sans contre temps. Bien qu'il le gardait au fond de lui, tu te doutais du plaisir qu'il prenait en patrouillant à tes cotés. Accompagner l'alpha était quelque chose de valorisant.

Vous arriviez tous les deux à la plaine dansante, le ciel semblait ne pas se découvrir, un immense tapis blanc s’étalant jusqu'à l'horizon. Un calme omniprésent, un froid d'hiver bien installé, mais vos fourrures vous maintenaient bien au chaud.

Lorsque tu longeais la frontière du territoire, une odeur méconnue te titilla la truffe. Le jeune guerrier être lui aussi à l'affût. L'odeur indiquait que cet étranger passait souvent par ici, tu pouvais quelques traces sur la neige. Tu touchas avec l'une de tes pattes les empruntes de l'inconnu. Cela te semblait assez récent, quelques heures au moins. Suffisant long pour qu'il lui permettre de parcourir une longue distance et être loin d'ici. Difficile de savoir si il était encore dans le territoire, mais une chose était sûr, cela ne pouvait plus durer. Un grognement sourd retentissait au plus profond de ta gorge. De rage ? d'énervement ? non, d'agacement. Tu détestais cela et tu comptais le punir pour cette négligence. Il fallait continuer de suivre l'odeur et de le traquer, afin de s'assurer qu'il n'était plus dans vos terres, et si, par chance, tu arrivais à le croiser, lui faire passer une sacré correction. Tu avais déjà tué un solitaire hier pour avoir tenté de voler de la nourriture, tu espérais que cela servirait d'avertissement. A croire que les intrus essayaient de te défier. Tu comptais bien leur prouver que tu n'allais pas faire preuve de clémence. Ta tête se tourna vers Solstice d'Hiver, ton regard reprit un air calme, mais si l'agacement était visible. Tu pris la parole pour la première fois de la journée, une voix grave et raisonnante.

- Cela semble frais, quelques heures tout au plus. Assurons nous qu'il ne soit pas encore dans les parages. Cet odeur m'est inconnu pour le moment. Mais une chose est sûre, si on le trouve encore chez nous...il n'aura pas assez de sa vie pour se remettre de la correction... Vois tu d'autres indices Solstice d'Hiver ?

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Patrouille

Le jeune fouilla un peu les alentours et trouvas quelques empreintes et du sang de lièvre. Il revint te voir pour t'apportait la nouvelle.

- Regarde ici ! exposa t'il à l'approche du loup. Nous sommes bien sur la piste d'un voleur de gibier. Comment n'avons nous pas pu le voir plus tôt. Et il me semble que c'est un connaisseur d'environnement. Ce n'est pas la première fois qu'il vole. Penses-tu qu'il pourrait s'agir d'un renard au lieu d'un loup ? Je ne reconnais pas l'odeur.

Si c'était un habitué, alors autant renforcer la garde ici. Il devait y avoir une faille dans la patrouille et tu n'aimais pas ça. Ton regard se posa tout autour de toi, observant les horizons. Cela semblait étonnant que personne ne l'avait vu avec une prairie aussi plane et étendue. Soit il était petit, soit il agissait à des heures où les patrouilles étaient déjà passées. Peu importe, tu pris une nouvelle décision.

- Traquons le. L'odeur du lièvre en plus du sien va nous faciliter la tâche. On retrouve sa tanière et on le corrige comme il se doit. J'essayerais de ne pas le tuer... si jamais tu le trouves avant moi, avertis moi.

Tu lui fis signe de te suivre. Tu continuas ton chemin en suivant les traces et les odeurs.

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La recherche se poursuivit sans attendre. Tu avais bien l'objectif de retrouver cet intrus qui a osé volé sur ton territoire. Le tuer n'était certainement pas nécessaire, et après mur réflexion, tu te disais qu'il était plus utile de le laisser vivant. Au moins, il pouvait témoigner du risque à prendre lorsqu'on s'en prenait à ta meute.

L'odeur était facile à suivre, à aucun moment le voleur n'avait eu la délicatesse de camoufler ses traces. Ce qui semblait questionner ton jeune guerrier, qui ne tarda pas à te poser la question.

- Ne trouve tu pas cela étrange que toutes ces traces n'ai même pas été un peu effacer ? Comme si l'araignée avait préparé sa toile...

D'un léger soupire, tu répondis.

- Si c'est vraiment un piège, alors il est vraiment grossier.

Tu continuas jusqu'à apercevoir un tronc au milieu du chemin, cela semblait faire un moment que ce chêne était tombé, si vieux et si creux pour en faire un petit abri. Cependant tu restais sur tes gardes, il pouvait très bien être à l'intérieur, bien que l'odeur n'avait l'air si forte que ça.

Tu t'approchas de l'abri et un léger sourire se dessina. Tu vis quelques os dans un coin. Nul doute que c'était ici la tanière de l'intrus. Et vu les empreintes, nul doute qu'il s'agissait là d'un loup. Mais si jamais tu avais découvert des louveteaux, tu ne les aurais pas touché, par simple respect, tu ne t'en prendrais jamais à des jeunes progénitures. Tu échangerais juste quelques mots avec la mère et l'affaire serait resté là. Cependant, rien de tout ça, il semblait bien seul et venait ici régulièrement pour apporter ses proies. Il fallait maintenant que ce loup revenait à son domicile et l'accueillir. Tu jetas un regard à ton jeune guerrier puis tu lanças.

- Roulons nous sur le sol et imprégnons nous de sa propre odeur. Cela va camoufler en partie notre odeur. Nous allons nous tapisser dans la végétation un peu plus loin, et attendre son retour, il est probable qu'il soit reparti chasser. Son retour ne devrait pas être long.

Tu te roulas par terre aussitôt, t'imprégnant de l'odeur du voleur comme tu l'avais envisagé, puis tu fis signe à ton ancien apprenti de te suivre. Vous vous tapissiez plus loin dans les arbustes. Tu avais une vue imprenable sur l'entrée de la tanière. Tu n'attendais plus que son retour. Tu comptais bien lui mettre une correction, sans pour autant le blesser gravement, le but n'était pas de mettre sa vie en péril, mais de seulement passer un avertissement. Et au moins les autres solitaires auront compris que votre meute avait du répondant.

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Patrouille

Le corps entier dans la pénombre, tu étais tendu et déterminé. Ce loup, tu avais décidé de le trouver, tu y passerais la nuit s'il le fallait. Ta fourrure n'était pas hérissée, la tension pouvait se laisser paraître, mais tu gardais ton garde olympien. Tu étais concentré. Tu étais l'alpha, tu comptais bien montrer qui était le maître de ces terres. Imposer ton autorité. Passer par la force ne te déranger aucunement, c'était ta façon de faire.

Après un long moment de calme et de patience, tu vis enfin une silhouette apparaître non loin de là, un loup au pelage très sombre et borgne. Signe qu'il avait déjà combattu. C'était à ce moment que ton ancien apprenti se mit à t'adresser la parole.

- Voilà le loup qui a voulu me mener à la meute des étoiles il y a de nombreuses lunes de cela ! Je pensais qu'il était mort de ses blessures,

C'était donc lui, il était évident qu'il n'allait pas mourir pour une simple perte d'un œil. Il fallait bien plus pour tuer, tu connaissais ce domaine là. Un récidiviste donc. Il avait surtout la chance de ne pas t'avoir rencontré auparavant. Cela allait être l'occasion. Tu voyais ton collègue découvrir ses crocs, agissait il par colère ou par vengeance ? L'un comme l'autre, cela pouvait être négatif pour un combat. Tu gardas ton calme, tu observas ce loup entrer dans sa tanière. Tu observais l'environnement autour, quelques arbres, une mare à proximité, une surface assez plane, une tanière à sens unique, tu venais déjà d'élaborer ta stratégie. D'une voix calme et raisonnante, presque malaisante, le regard intimidant et noir. C'était comme si tu lui imposais d'observer et de rester là.

- Alors je vais te montrer comment on fait peur à quelqu'un...

D'un pas lent, tu sortais de ta cachette et t'approchas de la tanière. A l'entrée, tu le voyais allongé, dos à toi, sur le point de déguster sa proie fraichement tuée. Sans attendre, tu lui attrapas la nuque et le jeta comme un malpropre hors de la tanière. Cela t'évitait de te battre dans une zone fermée, et en terme de rencontre, tu annonçais déjà la couleur.

Le loup d'ébène tenta de se relever, ne comprenant pas ce qu'il vient de se passer, à peine il se tourna qu'il vit une ombre menaçante foncer sur lui et attraper le cou. Tu le secouer violemment pour ensuite frapper sa tête contre un tronc d'arbre à plusieurs surprise. Tu le relâchas et fis un pas en arrière pour esquiver une morsure. Le loup noir sur le dos, il te vit encore entrain de l'approcher d'un air malsain, tu lui infligeas plusieurs coups de patte dans les flancs, lui faisant de multiples roulés boulés sur le sol.

Le loup se releva aussitôt, bien en colère dans un premier temps et légèrement déboussolés, il se lança à l'attaque à son tour, ce que tu anticipas avec aisance. Tu lui balayas les pattes, tu attrapas sa nuque à la volée et le projeta contre le sol, d'un choc sourd et violent. Tu claquas ta mâchoire à quelques centimètres de sa jugulaire volontairement. Tu le saisis à nouveau et le trainas jusqu'à la marre, tu plongeas sa tête dans l'eau, comme si tu voulais le noyer.

Bien entendu, ton but n'était pas de le tuer, mais de lui marquer son esprit. Le loup se débattait en vain, avalant l'eau dans la panique, tu le maintenais fermement. Tu le sortis et le jeta à terre. Il cracha de l'eau et tentait de reprendre son souffle, son regard se fit de plus en plus apeuré. Il tenta de fuir en rampant lentement sur le sol, mais tu le rattrapas aussitôt, le plaquant violemment contre le sol avec tes pattes, tu le retournas, le ventre à l'air, le cou dégagé. Tu approchas tes crocs lentement face à son museau, d'un regard noir et effrayant. Il tremblait, la queue entre les jambes, presque au bord de l'arme, il voyait la mort face à lui. Tes crocs saisirent son cou, et tu serrais lentement mais surement, il commençait à avoir des difficultés à respirer, puis l'une de tes canines se plantèrent légèrement sous la peau. Un petit filet de sang dégoulinait lentement. Bien entendu ce n'était pas une blessure vitale, il n'était pas profonde. C'était surtout pour lui faire comprendre que tu pouvais lui ôter la vie à ta convenance.

Tu le lâchas comme un vulgaire moins que rien, d'un regard dur, d'une voix toujours aussi raisonnante et grave, tu lui dis.

- Il n'y aura pas de prochaine fois si tu reviens sur mes terres, compris ?

Tu claquas à nouveau ta mâchoire tout près de son museau, ce qui lui fit couiner de peur au même instant. Tu repris ton air calme, un petit bon pour passer au dessus de ce loup, puis tu fis signe à Solstice d'Hiver de te rejoindre.

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